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Le pape a demandé comment les prélats de l'Église pouvaient être crédibles dans leur mission s'ils ne reconnaissent pas leurs propres erreurs.
Le pape François a lancé mardi la deuxième phase de son grand projet de réforme en demandant pardon pour une multitude de péchés, estimant que l'Église catholique devait expier ses transgressions si elle voulait rétablir sa crédibilité auprès des fidèles.
À peine rentré d'une visite difficile en Belgique, où le scandale des agressions sexuelles commises par le clergé et le traitement réservé aux femmes ont troublé le pape à chaque instant, François a poussé les principaux cardinaux à s'excuser pour divers sujets, de la destruction de la planète à la discrimination des femmes et au rejet des migrants.
Le pape a demandé comment les prélats de l'Église pouvaient être crédibles dans leur mission s'ils ne reconnaissent pas leurs propres erreurs et s'ils ne s'inclinent pas pour guérir les blessures qu'ils ont causées par leurs péchés.
La «célébration pénitentielle», dans la basilique Saint-Pierre, a précédé le début officiel mercredi du synode, une réunion de trois semaines de plus de 360 évêques et laïcs pour discuter de l'avenir de l'Église. Les points les plus urgents à l'ordre du jour incluent des appels à un plus grand rôle décisionnel des femmes au sein de l'Église catholique romaine.
Le Vatican avait organisé la célébration pénitentielle comme une façon de se préparer spirituellement à ce synode, puisque nommer ses péchés et demander pardon constitue une étape nécessaire pour renaître.
Dans un moment dramatique au cours de la cérémonie, un homme qui a été agressé sexuellement par un prêtre alors qu’il était enfant, Laurence Gien, a raconté son histoire dans une basilique silencieuse. Le baryton sud-africain a dénoncé le «voile du secret» et le manque de transparence et de responsabilité dans la réponse de l’Église aux agressions, qui, selon lui, ont ébranlé la foi de millions de personnes.
«Lorsqu’une institution aussi importante que l’Église catholique ne parvient pas à protéger ses membres les plus vulnérables, elle envoie le message que la justice et la responsabilité sont négociables – alors qu’en réalité, elles devraient être fondamentales», a-t-il déclaré.
Le cardinal Sean O’Malley, conseiller de longue date de François sur les stratégies de protection de l’enfance, a été appelé à lire une demande de pardon pour le scandale des abus. Il a été l’un des sept cardinaux de premier plan qui ont lu à haute voix les demandes de pardon que François lui-même avait rédigées pour sept péchés de l'Église.
«Je demande pardon, avec honte, pour toutes les fois où nous avons utilisé la condition de ministère ordonné et de vie consacrée pour commettre ce terrible péché, nous sentant en sécurité et protégés alors que nous profitions diaboliquement des petits et des pauvres», a lu le cardinal O'Malley, archevêque retraité de Boston.
Le scandale des abus et de la dissimulation qui secoue l'Église depuis des décennies a dévasté la crédibilité de la hiérarchie catholique dans de nombreux pays et a contribué à un déclin marqué de la foi. Au niveau interne, la crise a alimenté les appels à une réforme plus large pour enlever un peu d'importance aux prêtres et valoriser davantage les contributions des catholiques de base, en particulier des femmes.