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L'agence alimentaire des Nations unies a accusé Israël d'avoir utilisé des chars, des tireurs d'élite et d'autres armes pour tirer sur une foule de Palestiniens en quête d'aide alimentaire. Cette journée, selon le ministère de la Santé du territoire, a été l'une des plus meurtrières pour les demandeurs d'aide en plus de 21 mois de guerre.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a condamné dimanche dans un communiqué les violences qui ont éclaté dans le nord de Gaza alors que des Palestiniens tentaient de rejoindre un convoi de camions transportant de la nourriture.
Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué qu'au moins 80 personnes avaient été tuées lors de cet incident. L'armée israélienne a dit avoir tiré des coups de semonce «pour écarter une menace immédiate», mais a mis en doute le bilan des victimes rapporté par les Palestiniens.
L'accusation portée par une importante agence humanitaire, qui entretient généralement de bonnes relations de travail avec Israël, s'appuie sur les propos de témoins et d'autres personnes, qui ont également affirmé qu'Israël avait ouvert le feu sur la foule.
L'effusion de sang entourant l'accès à l'aide humanitaire met en lumière la situation de plus en plus précaire des habitants de Gaza, qui recherchent désespérément de la nourriture et d'autres formes d'assistance, alors que la guerre qui ravage la région ne montre aucun signe de fin. Israël et le Hamas sont toujours engagés dans des négociations de cessez-le-feu, mais aucune avancée ne semble avoir été réalisée et il n'est pas certain qu'une trêve puisse mettre un terme durable à la guerre.
Alors que les négociations se poursuivent, le bilan des morts dans ce territoire ravagé par la guerre s'élève à plus de 59 000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza. Ce décompte ne fait pas de distinction entre les militants et les civils, mais le ministère affirme que plus de la moitié des victimes sont des femmes et des enfants. Le ministère fait partie du gouvernement du Hamas, mais l'ONU et d'autres organisations internationales le considèrent comme la source de données la plus fiable sur les victimes.
Par ailleurs, Israël a élargi ses ordres d'évacuation du territoire pour inclure une zone légèrement moins touchée que d'autres, ce qui indique qu'un nouveau champ de bataille pourrait s'ouvrir et enfermer les Palestiniens dans des zones de plus en plus étroites de Gaza.
Dimanche, dans le nord de Gaza, le ministère de la Santé, des témoins et un responsable de l'ONU ont indiqué que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur la foule qui tentait de se procurer de la nourriture auprès d'un convoi de 25 camions entré dans la zone durement touchée.
Le communiqué du PAM, qui précise que la foule entourant son convoi «a essuyé des tirs de chars israéliens, de tireurs d'élite et d'autres armes», corrobore ces affirmations. Le communiqué ne précise pas le nombre de morts, indiquant seulement que l'incident a entraîné la perte d'«innombrables vies».
«Ces personnes tentaient simplement d'accéder à la nourriture pour se nourrir et nourrir leurs familles, au bord de la famine», a affirmé le PAM, ajoutant que l'incident s'était produit malgré les assurances des autorités israéliennes selon lesquelles l'acheminement de l'aide s'améliorerait. Parmi ces assurances, a-t-il indiqué, on comptait que les forces armées ne seraient pas présentes et ne s'engageraient pas le long des itinéraires de l'aide.
L'armée israélienne a refusé de commenter les affirmations du PAM. Le porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, a écrit dimanche sur le réseau social X que les soldats avaient reçu l'ordre de «ne pas engager le combat, ne pas tirer» et a partagé une vidéo montrant des soldats près d'une foule de Palestiniens rassemblés autour d'un camion, tandis qu'un soldat criait à plusieurs reprises : «Ne tirez pas !» L'Associated Press n'a pas pu vérifier immédiatement la vidéo et le lieu précis où elle a été filmée n'a pas été précisé.
Israël n'a pas autorisé les médias internationaux à entrer à Gaza depuis le début de la guerre, et les affirmations contradictoires n'ont pu être vérifiées de manière indépendante.
L'incident de dimanche survient alors que l'accès des Palestiniens à l'aide humanitaire dans le territoire a été considérablement réduit, et qu'il est devenu périlleux d'obtenir cette aide.
Le système d'aide humanitaire soutenu par les États-Unis et Israël, qui a arraché une partie de l'aide aux fournisseurs traditionnels comme l'ONU, est en proie à la violence et au chaos, les Palestiniens se dirigeant vers ses sites de distribution étant pris pour cible. La Fondation humanitaire de Gaza a déclaré que la majorité des violences signalées ne se sont pas produites sur ses sites.
Les autorités sanitaires de Gaza ont annoncé lundi qu'au moins 13 personnes, dont deux femmes et cinq enfants, avaient été tuées dans des frappes israéliennes depuis la nuit précédente.