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Le ministre du Commerce international vise de plus petits marchés

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77fa979ac54ada50270c445aa88217e9c5a35b2042bbc022f1f9c4a765357587.jpg Le ministre du Commerce international Maninder Sidhu répond à des questions de journalistes au Parlement canadien, le 14 mai 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang

Le nouveau ministre fédéral du Commerce international, Maninder Sidhu, dit vouloir conclure des ententes en Amérique du Sud, en Asie du Sud-Est, en Afrique et même ailleurs.

Il veut aussi convaincre le milieu des affaires d'utiliser les ententes commerciales déjà signées par le Canada.

«Mon rôle principal à titre de premier vendeur du Canada est d'être constamment à la recherche dynamique de nouveaux marchés et d'ouvrir les portes aux gens d'affaires,  souligne M. Sidhu en entrevue à La Presse Canadienne. Les appels sont nombreux, car les nations veulent conclure des ententes avec des partenaires commerciaux fiables et stables.»

Le premier ministre Mark Carney a confié à Dominic LeBlanc de s'occuper du commerce entre le Canada et les États-Unis. M. Sidhu doit s'occuper de tous les autres pays.

Exportation et développement Canada mentionne que le gouvernement fédéral a signé 15 accords commerciaux couvrant 51 pays. Les exportateurs canadiens peuvent avoir un accès préférentiel à plus de 1,5 milliard de clients.

M. Sidhu croit que les entreprises canadiennes doivent commencer à regarder au delà des États-Unis, notamment à cause de la guerre commerciale déclenchée par la Maison-Blanche au reste de la planète.

Avant d'être ministre, M. Sidhu a été secrétaire parlementaire pour les trois secteurs gérés par Affaires mondiales Canada: l'aide, le commerce extérieur et la diplomatie.

Il a déjà représenté le Canada à des événements visant la promotion du commerce dans l'Asie du Sud-Est et à des conférences sur la sécurité dans les Caraïbes.

Avant de se lancer sur la scène politique, M. Sidhu a dirigé une entreprise de courtage en douane.

Le ministre compte se rendre au Brésil au moment où plusieurs pays de l'Amérique du Sud souhaitent relancer les négociations entre les pays membres du Marché commun du Sud et le Canada.

Sa prédécesseure Mary Ng préférait les grandes missions commerciales qui nécessitaient plusieurs mois de préparation. M. Sidhu, lui, peut s'envoler en compagne de dirigeants du milieu des affaires pour se rendre dans un pays ou deux.

Il compte emmener des petites délégations dans ses voyages à l'étranger. Il veut se concentrer sur des régions précises, «peu importe en Amérique du Sud, dans l'Indo-Pacifique, en Europe ou en Afrique.»

«Les entreprises ont l'impression d'être entendues, mais elles peuvent participer à des réunions de haut rang dans les pays où nous les emmenons», lance-t-il.

M. Sidhu a minimisé les chances d'un accord commercial bilatéral avec le Royaume-Uni. Les négociations se sont écroulées l'an dernier après que les Britanniques eurent bloqué les ventes de boeufs canadiens traités à certaines hormones.

Un accord temporaire a été mis en oeuvre après le Brexit. Le Royaume-Uni est censé adhérer bientôt à un bloc commercial axé sur la ceinture du Pacifique, observe M. Sidhu, qui dit que le Canada est toujours ouvert à une entente permanente.

«Si les entreprises britanniques et canadiennes ont déjà accès à 99 % des produits, alors si on conclut une entente, il faut être certain d'obtenir le plus possible.»

Le ministre indique aussi que le Canada pourrait examiner la conclusion `d'accord sur des secteurs précis' avec d'autres pays.

«Nous devenons très créatifs pour savoir comment ouvrir plus de portes», dit-il.

M. Sidhu ajoute qu'Affaires mondiale Canada examine toujours comment la décision de M. Carney d'imposer des coupes à tous les ministères affectera le commerce extérieur.

«Nous allons adopter une approche ciblée afin de viser les secteurs où nous aurons les meilleures chances de réussite.»

Le Conseil canadien des Affaires exhorte le gouvernement fédéral à accroître le nombre de délégués commerciaux qui peuvent fournir les bons contacts aux entreprises voulant exporter leurs produits.

Le gouvernement canadien n'a pas dit s'il allait réduire le nombre de ces fonctionnaires, mais M. Sidhu dit avoir entendu le message des chambres de commerce sur la grande importance de ces postes.

«C'est une question de retour sur investissement. Il faut examiner les programmes qui fonctionnent le mieux pour l'industrie canadienne et les travailleurs canadiens', plaide M. Sidhu. Plusieurs au sein du milieu des affaires ignorent que le Service aux délégués commerciaux est là pour les aider. Ma mission est de les aider à mieux le comprendre.»