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Une clôture grillagée séparant Water Street, au centre de Kerrville, de la rivière Guadalupe, à quelques centaines de mètres de là, est devenue un mémorial improvisé. Cette étendue fleurie sert de point de convergence pour une communauté en deuil.
Alors que les survivants du comté de Kerr, durement touché, commencent à enterrer leurs morts, le mémorial s'agrandit, recouvert de photographies plastifiées des victimes des inondations meurtrières de la semaine dernière qui ont dévasté camps et habitations, tuant au moins 120 personnes.
«J'ai le sentiment que c'est un magnifique hommage aux personnes disparues ici, a expliqué Brooklyn Thomas, 27 ans, diplômée du lycée de Kerrville avec Julian Ryan, un habitant d'Ingram, mort dans les inondations en tentant de sauver sa famille. Je trouve que c'est vraiment formidable pour la communauté de venir voir, de se souvenir de ses proches, de partager des souvenirs si elle le souhaite.»
Mme Thomas et sa famille ont déposé des fleurs au mur près d'une photo de Julian Ryan. Un parfum de fleurs fraîchement coupées flottait dans l'air tandis que les gens déposaient des bougies et autres souvenirs le long du trottoir, près de la clôture. Des pancartes accrochées à la clôture indiquaient «Hill Country Strong» et représentaient le Texas, peuplé de collines verdoyantes. Un grand drapeau texan flottait au vent à une extrémité du mémorial.
Debi Leos, qui a grandi à Junction, une ville du Hill Country, a raconté s'être arrêtée au mémorial pour déposer des fleurs en hommage à Richard «Dick» Eastland, le directeur bien-aimé du Camp Mystic, mort en tentant de sauver des jeunes filles de son camp.
«Hill Country est une région très chère à mes yeux, et nous sommes venus lui rendre hommage, a expliqué Debi Leos. En tant que parent, je ne peux qu'imaginer ce que vivent ces familles.»
Vendredi soir, environ 300 personnes se sont rassemblées au mémorial pour une veillée. Des intervenants, parmi lesquels des chefs religieux, ont raconté des histoires poignantes de personnes ayant échappé de justesse aux inondations. Michelle McGuire a raconté s'être réveillée le 4 juillet dans son appartement de Hunt, au Texas, et avoir trouvé son lit et sa table de chevet flottant. Elle s'est rapidement retrouvée dans les eaux profondes, accrochée à un arbre pour survivre.
«Dieu merci, je suis une bonne nageuse, a-t-elle déclaré. Je ne voulais pas que ma mère ait à m'enterrer.»
Marc Steele, évêque élu du diocèse anglican de la Parole Vivante, a expliqué que le mémorial est devenu un lieu où des personnes de toutes confessions et de tous horizons peuvent se réunir et partager leur chagrin.
«Nous aimons profiter de ces occasions pour nous réunir et prier Dieu, a expliqué M. Steele. Et aussi le dimanche matin, nous nous réunissons pour prier pour notre chagrin et rendre grâce pour les vies sauvées.»