Un nouveau livre explosif sur le prince Andrew, écrit par Andrew Lownie, braque une fois deplus les projecteurs sur l’une des figures les plus scandaleuses de l’histoire royale moderne.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Des années après sa désastreuse entrevue à Newsnight et son retrait de la vie publique, le prince Andrew reste un fardeau que la monarchie n’a pas encore pleinement assumé. Et avec chaque nouvelle révélation, la question ne concerne plus seulement Andrew, mais aussi l’institution qui refuse systématiquement de prendre ses distances avec lui.
Entitled: The Rise and Fall of the House of York offre un regard approfondi et bien documenté sur la chute d’Andrew. Il examine ses liens avec Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell, ainsi que l’atmosphère de privilège et d’irresponsabilité qui l’a entouré pendant des années.
Plus troublant encore, Entitled indique que malgré les déclarations publiques affirmant le contraire, des membres de la famille royale ont tenté de rétablir son statut, ou tout au moins de préserver sa réputation.
«Des coups ont été échangés»
Entitled a secoué les cercles royaux avec ses révélations surprenantes sur le comportement du prince Andrew. Fruit de quatre années de recherche, le livre examine de près le passé controversé et les comportements troublants du duc.
Il décrit une altercation physique entre le prince Harry et son oncle lors d’une réunion de famille en 2013. Cette confrontation aurait commencé après «quelque chose qu’Andrew aurait dit dans le dos de Harry».
La situation aurait rapidement dégénéré jusqu’à «des coups», selon l’auteur, laissant Andrew avec «le nez en sang». La biographie révèle également qu’Andrew aurait dit à Harry que son mariage avec Meghan « ne durerait pas plus d’un mois». Andrew aurait traité Meghan d’«opportuniste» et suggéré que Harry était devenu «fou».
Les relations entre Harry et son oncle étaient particulièrement tendues, le livre décrivant une dynamique «problématique» entre Andrew et ses deux neveux. Harry aurait déclaré à William qu’il «détestait Andrew».
Réaction de Harry et Meghan
Le duc et la duchesse de Sussex ont réagi avec force pour nier les dernières allégations dans ce nouveau scandale impliquant le prince Andrew. Leur porte-parole a clairement déclaré :«je peux confirmer que le prince Harry et le prince Andrew ne se sont jamais battus physiquement, et que le prince Andrew n’a jamais tenu les propos qui lui sont attribués à l’égard de la duchesse de Sussex.»
Les Sussex sont allés encore plus loin dans leur réponse. Leur équipe juridique a adressé une lettre officielle au Daily Mail, qui a publié samedi un extrait de l’affaire du «nez en sang», au sujet de ce qu’ils ont qualifié d’«inexactitudes grossières, de remarques diffamatoires et préjudiciables» dans le livre de M. Lownie.
Allégations de comportement «incroyablement cruel»
Entitled révèle un comportement troublant tout au long de la vie royale du prince Andrew, qui va bien au-delà de ses confrontations explosives avec le prince Harry. Les dernières révélations le dépeignent comme un homme à l’«égo fragile» mêlé d’un «sentiment d’avoir tous les droits».
M. Lownie affirme que le duc devenait «incroyablement cruel» lorsque les gens ne répondaient pas à ses souhaits, et qu’il réprimandait souvent son personnel pour des questions mineures. Le livre donne un exemple où Andrew a ordonné à son valet de prendre un ours en peluche dans son lit à Buckingham Palace et de le replacer exactement comme il l’avait laissé.
Le personnel aurait redouté ses quarts de travail avec lui. Un ancien employé l’a qualifié de «vraiment effrayant» lors de ses accès de colère.
Le lien avec Epstein
Le livre révèle également des détails troublants sur les liens entre Andrew et Jeffrey Epstein. M. Lownie. suggère qu’Andrew est devenu une proie facile pour un «serpent à sonnettes» comme Epstein ; et bien que le délinquant sexuel condamné ait manipulé Andrew, le duc était loin d’être innocent.
L’auteur décrit Andrew comme «obsédé par le sexe» et ayant constamment fait preuve d’un mauvais jugement dans ses relations. M. Lownie affirme qu’Andrew était «un idiot utile» qui a donné à Epstein «une respectabilité, un accès aux dirigeants politiques et des opportunités commerciales».

Andrew aurait également eu l’habitude de faire des commentaires inappropriés sur l’apparence des femmes et de se vanter de ses conquêtes sexuelles. Son comportement lors d’événements officiels aurait également embarrassé de nombreuses personnes, selon l’auteur. Les diplomates évitaient de placer des invitées féminines à proximité de lui en raison de ses commentaires grossiers. Des témoignages de première main provenant de membres du palais révèlent que les cercles royaux étaient au courant du comportement troublant d’Andrew depuis des décennies. La position du fils préféré de la reine l’a protégé des conséquences.
Des nuages sombres planent sur la famille royale alors que de nouvelles révélations sur le prince Andrew brossent un portrait troublant du duc d’York. Entitled révèle de nombreux témoignages sur les abus présumés de son personnel, son comportement inapproprié et ses relations douteuses. Les preuves montrent comment une telle conduite a pu rester impunie pendant des décennies au sein des cercles royaux.
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Il ne s’agit pas seulement de la chute d’un membre de la famille royale. Il s’agit d’une crise qui pourrait affaiblir les efforts du roi Charles III pour moderniser la monarchie et gagner la confiance du public. Chaque fois que les gens voient le prince Andrew se rendre à l’église avec le roi ou assister à une cérémonie commémorative royale, cela suscite des interrogations et soulève de nouvelles questions sur le processus décisionnel et la responsabilité de la monarchie. Pour une famille qui accorde une grande importance aux apparences, le fait de ne pas avoir rompu les liens avec Andrew est à la fois déroutant et préjudiciable.
Ce qui est également préoccupant, c’est qu’Andrew continue de se considérer comme la victime dans cette affaire. Entitled montre qu’il reste obstiné derrière les portes du palais, plus soucieux de retrouver son statut que d’assumer les dommages qu’il est accusé d’avoir causés aux victimes d’Epstein, au public et à la monarchie. Et c’est peut-être là le plus inquiétant.
L’approche discrète de la famille royale face à ce problème – et son absence d’explication claire quant à la présence continue d’Andrew à des événements privés et semi-publics – devient de plus en plus difficile à défendre. Dans le monde actuel, où les gens exigent des comptes, l’idée qu’un homme aussi lié à l’un des pires scandales de ces dernières années puisse revenir à la vie publique n’a tout simplement aucun sens.
Le prince Andrew fait peut-être profil bas, mais le mal qu’il a causé est toujours bien présent. Entitled ne se contente pas de raconter ce qui s’est passé, il montre que la réticence de la famille royale à affronter cette histoire de front pourrait affaiblir l’avenir même qu’elle tente de protéger.
Afua Hagan est collaboratrice pour CTVNews.ca, où elle couvre principalement l'actualité de la famille royale. Basée à Londres et à Accra, Mme Hagan intervient régulièrement dans divers médias internationaux pour commenter l'actualité royale et est une figure de proue de la diversité en Grande-Bretagne.


