Économie

«La situation continue de se détériorer»: le Groupe TVA supprime 30 emplois

Les pertes d’emplois chez TVA se comptent par centaines depuis 2023.

Mis à jour

Publié

Pierre Karl Péladeau, PDG de Québecor, lors de l'annonce d'une restructuration chez Groupe TVA en novembre 2023. Pierre Karl Péladeau, PDG de Québecor, à Montréal lors de l'annonce d'une restructuration chez Groupe TVA en novembre 2023. (Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Le Groupe TVA a annoncé mercredi la suppression de 30 emplois en raison de pertes financières importantes, principalement dans sa division télévision.

Pour le président et chef de la direction, Pierre Karl Péladeau, «un contexte économique qui ne cesse de se détériorer» justifie les mises à pied, tandis que le Groupe TVA, «à l'instar d'autres diffuseurs privés, […] continue d'absorber des pertes financières importantes tout en évoluant dans un environnement concurrentiel inéquitable».

Les pertes d’emplois chez TVA se comptent par centaines depuis 2023. Une première vague de 140 suppressions est survenue en février 2023; puis, au mois de novembre suivant, TVA a mis à pied 547 employés, soit 31 % de son effectif, dans le cadre d’une restructuration qui comprenait la refonte de son secteur de l’information, la fin de ses activités de production interne en contenu de divertissement et l’optimisation de son parc immobilier.

«Malgré ces efforts de rationalisation, la situation continue de se détériorer», a admis M. Péladeau à l’écrit dans un communiqué.

Au début mai 2025, le Groupe TVA calculait à 76,1 millions $ sa perte nette totale des trois dernières années – un «poids financier […] entièrement supporté par ses actionnaires, qui ont vu la valeur de leurs actions s'effondrer», dit M. Péladeau.

«Bien que notre part de marché soit en hausse, les revenus publicitaires et les revenus d'abonnement continuent de baisser.»
- Pierre Karl Péladeau

Le message de M. Péladeau était essentiellement le même en novembre dernier, quand il demandait au gouvernement de réviser la taxe fédérale sur les services numériques. En tenant compte de la place grandissante des multinationales d’écoute en continu (streaming) dans l’écosystème de consommation québécoise, «la précarité de l'industrie télévisuelle ne fera que s'aggraver à l'avenir», commente-t-il.

«Comment TVA peut-elle survivre dans un environnement aussi défavorable, surréglementé et surtaxé, alors que les géants du web peuvent opérer sans pratiquement aucune restriction?» demande M. Péladeau.

Enfin, M. Péladeau montre à nouveau du doigt la concurrence déloyale de Radio-Canada avec les diffuseurs privés dans cette nouvelle vague de coupes: «le diffuseur public bafoue son mandat et sa mission sociale, il reçoit un financement public généreux», écrit le PDG.

Et M. Péladeau demande encore au CRTC «d’intervenir rapidement pour obliger Bell à verser enfin une compensation équitable pour TVA Sports», chaîne spécialisée qui essuie d’importantes pertes financières depuis plus années.

«Bell persiste […] dans son comportement anticoncurrentiel en refusant de payer le juste prix du marché pour les chaînes spécialisées du Groupe TVA, en particulier TVA Sports», dit-il.