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Moscou a revendiqué samedi soir la capture totale de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est de l’Ukraine et théâtre de la bataille la plus longue et sanglante dans le pays depuis l’assaut russe en février 2022.
Moscou a revendiqué samedi soir la capture totale de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l’Est de l’Ukraine et théâtre de la bataille la plus longue et sanglante dans le pays depuis l’assaut russe en février 2022.
«À la suite des actions offensives des unités d’assaut de Wagner, avec le soutien de l’artillerie et de l’aviation de l’unité Sud, la libération de la ville d’Artemovsk est totale», a affirmé le ministère russe de la Défense, en utilisant le nom soviétique de Bakhmout.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar avait affirmé plus tôt sur Telegram que les défenseurs ukrainiens contrôlaient toujours «certaines installations industrielles et infrastructures» et immeubles d’habitations, bien que «la situation (soit) critique».
L’annonce de Moscou fait suite à celle d’Evguéni Prigojine, patron du groupe paramilitaire russe Wagner, qui avait déjà revendiqué quelques heures plus tôt la capture de la ville, épicentre des combats.
Si elle était confirmée, la prise de Bakhmout permettrait à la Russie d’afficher une victoire après une série de revers humiliants. Elle interviendrait aussi avant une contre-offensive d’ampleur que Kyiv dit préparer depuis des mois.
Le président russe Vladimir Poutine a, dans la foulée du communiqué de son ministère de la Défense, félicité Wagner et l’armée pour «l’achèvement de l’opération (ayant permis de) libérer Artemovsk», selon un communiqué du Kremlin repris par des agences de presse russes, dont TASS.
Cette revendication survient pendant une visite surprise du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Hiroshima (Japon) pour le sommet du G7, où il doit rencontrer son homologue américain Joe Biden.
Ce dernier s’est dit «impatient» de rencontrer M. Zelensky, après avoir ouvert la voie à des livraisons futures d’avions de combat F-16 de fabrication américaine pour aider l’Ukraine à «se défendre» contre la Russie, a rapporté la Maison Blanche.
La rencontre est prévue dimanche un peu après 14H00 (heure locale), selon un haut responsable de la présidence des États-Unis.
Depuis Bakhmout, Evguéni Prigojine --en conflit avec la hiérarchie militaire à Moscou-- a souligné que la capture de la ville avait pris «224 jours» et qu’il n’y avait «que Wagner ici», pas de troupes régulières de l’armée russe.
Selon lui, son groupe se retirera de la ville à partir du 25 mai et en laissera la défense à l’armée régulière, se tenant à disposition après rotation et entraînement pour des opérations futures de Moscou.
Le Vatican a annoncé samedi que le pape François avait confié une mission de paix en Ukraine à Matteo Zuppi, cardinal de la communauté Sant'Egidio connue pour son travail au service de la diplomatie.
Moscou et Kyiv ont subi d’importantes pertes à Bakhmout, ville de quelque 70 000 habitants avant l’offensive russe, aujourd’hui en grande partie dévastée par les combats.
Les forces russes y ont progressé lentement tout en prenant des localités avoisinantes telles que Soledar plus au nord. Elles contrôlaient ces dernières semaines Bakhmout à plus de 90%, ne luttant plus au sein de la cité que contre une dernière poche de résistance ukrainienne dans sa partie ouest.
L’Ukraine a cependant revendiqué cette semaine la prise de plus de vingt kilomètres carrés aux forces russes au nord et au sud de la ville, mettant en danger les flancs de Wagner, qui sont tenus par des troupes régulières de l’armée russe.
Evguéni Pridojine s’était régulièrement plaint ces derniers jours d’un manque de soutien de l’armée russe, estimant que la bureaucratie à Moscou mettait «des bâtons dans les roues» de son groupe et que cinq fois plus d’hommes étaient morts à Bakhmout à cause des «caprices» du ministre de la Défense Sergueï Choïgou et du chef d’état-major Valéri Guérassimov.
La Russie, qui a lancé ses troupes à l’assaut de l’Ukraine le 24 février 2022, a subi de sérieux revers sur le front, étant forcée de se retirer des environs de Kyiv, puis de la région de Kharkiv (nord-est) et de la ville de Kherson (sud).
Le front était essentiellement fixe tout au long de l’hiver, l’essentiel des combats se déroulant à Bakhmout.
Les deux camps sont désormais dans l’attente d’une contre-offensive d’ampleur annoncée par les autorités ukrainiennes, fortes des livraisons d’armes occidentales.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré récemment que son armée avait «besoin de plus de temps» pour préparer cet assaut.