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Le gouvernement fédéral a dévoilé jeudi une «stratégie nationale d'adaptation au climat», qui prévoit 1,6 milliard $ de nouvelles dépenses pour aider les communautés à faire face aux situations climatiques extrêmes, comme les canicules, les incendies de forêt, les inondations et les tempêtes.
Le ministre de la Protection civile, Bill Blair, en a fait l'annonce jeudi matin à l'Île-du-Prince-Édouard, où la tempête post-tropicale Fiona a causé des dommages considérables au réseau électrique, aux fermes et à l'industrie de la pêche lorsqu'elle a balayé la région le 24 septembre dernier.
Le financement fédéral s'ajoute principalement aux programmes existants et ne couvrira pas les coûts des grands projets d'infrastructure, comme celui d'ériger des digues pour protéger le lien terrestre entre la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick — un projet à frais partagés qu'Ottawa et les provinces n'ont pas encore approuvé.
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La Stratégie nationale d’adaptation du Canada annoncée jeudi ajoute 489 millions $ sur 10 ans au Fonds d'atténuation et d'adaptation en matière de catastrophes. Ce fonds fédéral fournit déjà du financement pour des projets plus petits qui traitent des problèmes tels que le risque pour les côtes de la hausse du niveau de la mer et l'effondrement des infrastructures en raison du dégel du pergélisol.
La stratégie nationale prévoit aussi 284 millions $ sur cinq ans pour le renforcement de la gestion des incendies de forêt, grâce à des mesures telles que la création de coupe-feu plus larges entre les forêts et les localités.
De plus, Ottawa dépensera 164 millions $ sur cinq ans pour la cartographie des risques d'inondations et travaillera avec les provinces et les territoires pour étendre un système qui identifie les zones à haut risque d'inondation.
Ottawa prévoit également 60 millions $ sur cinq ans pour accélérer l'utilisation de normes qui tiennent compte du climat pour des infrastructures résilientes, et des investissements de 95 millions $ sur cinq ans pour fournir des trousses d'outils climatiques, dont certaines en ligne, aux citoyens et aux gouvernements locaux.
Le plan comprend aussi 30 millions $ sur cinq ans pour étendre les programmes de Santé Canada qui aident les gens à se protéger contre la chaleur accablante, et 13 millions $ sur cinq ans pour étendre d'autres programmes de santé liés aux impacts des changements climatiques.
Dans une politique sur le changement climatique, le terme «atténuation» fait référence aux mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ces GES qui emprisonnent la chaleur dans l'atmosphère et conduisent au réchauffement climatique. Le terme «adaptation» fait référence aux mesures qui sont adaptées en aval, pour s'adapter à la réalité d'une planète qui connaît déjà un réchauffement.
Les évaluations scientifiques montrent qu'en 2016, la température moyenne au Canada atlantique avait déjà augmenté de 0,7°C depuis 1948. La température moyenne au Québec avait gagné entre 1 et 3°C, selon la région, et pourrait se réchauffer de 3,5°C supplémentaires d'ici 2050.
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Avant de dévoiler la nouvelle stratégie nationale, M. Blair et plusieurs autres ministres libéraux et députés ont visité jeudi matin des secteurs de l'Île-du-Prince-Édouard qui avaient été dévastés par la tempête post-tropicale Fiona il y a deux mois.
La tempête Fiona a causé environ 660 millions $ de «dommages assurés». D'ici 2030, selon le gouvernement fédéral, les conditions météorologiques extrêmes pourraient causer 15 milliards $ de dommages par année au Canada.
Le gouvernement consultera pendant 90 jours les provinces et les territoires sur cette stratégie nationale et sur les cibles, dont certaines relèvent des champs de compétence provinciale.