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«Cette victoire nous appartient à tous», a-t-il publié dans un message sur X.
Le député gauchiste Anura Kumara Dissanayake a affirmé dimanche avoir remporté l’élection présidentielle au Sri Lanka.
«Cette victoire nous appartient à tous», a-t-il publié dans un message sur X.
Les résultats officiels devaient être annoncés, mais selon les décomptes publiés par la Commission électorale, M. Dissanayake a obtenu 42 % des voix, suivi du chef de l’opposition Sajith Premadasa à 32 %. Le président libéral sortant Ranil Wickremesinghe, qui a pris les rênes du pays il y a deux ans après que son économie eut atteint le fond, est arrivé loin derrière avec 17 % des voix.
La campagne de M. Dissanayake, en faveur de la classe ouvrière et contre l’élite politique, l’a rendu populaire auprès des jeunes alors que le pays cherche à se remettre de la pire crise économique de son histoire et des bouleversements politiques qui en ont résulté.
Aucun des candidats n’a reçu plus de 50 % des voix.
Le système électoral sri-lankais permet aux électeurs de sélectionner trois candidats sur leur bulletin de vote dans l’ordre de leur préférence. Si aucun candidat n'obtient la majorité, les deux premiers seront retenus et les bulletins des candidats éliminés seront vérifiés pour déterminer les préférences accordées à l'un des deux premiers candidats, et ces votes seront ajoutés à leurs décomptes respectifs. Le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix après cela sera déclaré vainqueur.
C'est une belle performance pour M. Dissanayake, qui a remporté un peu plus de 3 % des voix lors d'une précédente élection présidentielle en 2019. Cela suggère que les électeurs sont fatigués de la vieille garde politique, qui a été accusée de pousser le Sri Lanka vers l'instabilité économique.
Le ministre des Affaires étrangères de M. Wickremesinghe, Ali Sabry, a félicité M. Dissanayake dans une publication sur X et a déclaré qu'il espérait qu'il «dirigerait avec un engagement envers la transparence, l'intégrité et le bien à long terme du pays».
«Je souhaite à M. Dissanayake et à son équipe tout le succès possible dans leurs efforts pour faire avancer le Sri Lanka», a ajouté M. Sabry.
L’élection a servi de référendum sur la reprise économique menée par M. Wickremesinghe, notamment la restructuration de la dette du Sri Lanka dans le cadre d’un programme de sauvetage du Fonds monétaire international après un défaut de paiement en 2022.
Anura Kumara Dissanayake, 55 ans, dirige la coalition de gauche Pouvoir populaire national, un regroupement de groupes de la société civile, de professionnels, de membres du clergé bouddhiste et d’étudiants.
Le gouvernement a annoncé jeudi avoir franchi le dernier obstacle de la restructuration de la dette en concluant un accord de principe avec les détenteurs d’obligations privées.
Au moment de son défaut de paiement, la dette locale et extérieure du Sri Lanka s’élevait à 83 milliards $ US. Le gouvernement affirme avoir désormais restructuré plus de 17 milliards $ US.
Malgré une amélioration significative des chiffres économiques majeurs, les Sri Lankais sont aux prises avec des impôts et un coût de la vie élevés.
MM. Premadasa et Dissanayake affirment tous deux qu’ils renégocieront l’accord avec le FMI pour rendre les mesures d’austérité plus supportables. M. Wickremesinghe a prévenu que toute mesure visant à modifier les principes fondamentaux de l’accord pourrait retarder le déblocage d’une tranche de près de 3 milliards $ US, essentielle au maintien de la stabilité.
La crise économique du Sri Lanka résulte en grande partie d’emprunts excessifs sur des projets qui n’ont pas généré de revenus. L’impact de la pandémie de COVID-19 et l’insistance du gouvernement à utiliser les rares réserves de change pour soutenir la monnaie, la roupie, ont contribué à la chute libre de l’économie.
L’effondrement économique a entraîné une grave pénurie de produits de première nécessité tels que les médicaments, la nourriture, le gaz de cuisine et le carburant, les gens passant des jours à faire la queue pour les obtenir. Le tout a conduit à des émeutes au cours desquelles les manifestants ont pris le contrôle de bâtiments clés, notamment la maison du président, son bureau et le bureau du premier ministre, forçant le président de l’époque, Gotabaya Rajapaksa, à fuir le pays et à démissionner.
M. Wickremesinghe a été élu par un vote parlementaire en juillet 2022 pour couvrir le reste du mandat de cinq ans de son prédécesseur.