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Le fils du président américain inculpé de neuf chefs d'accusation fiscaux

Hunter Biden, le fils du président américain, a été accusé de neuf chefs d'accusation fiscaux en Californie jeudi, alors que l'enquête de l'avocat spécial sur ses transactions commerciales s'intensifie sur fond d'élection imminente en 2024.

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Le fils du président Joe Biden, Hunter Biden, part après une comparution devant le tribunal, le mercredi 26 juillet 2023, à Wilmington, dans le Delaware. Le fils du président Joe Biden, Hunter Biden, part après une comparution devant le tribunal, le mercredi 26 juillet 2023, à Wilmington, dans le Delaware. (AP Photo/Julio Cortez)

Hunter Biden, le fils du président américain, a été accusé de neuf chefs d'accusation fiscaux en Californie jeudi, alors que l'enquête de l'avocat spécial sur ses transactions commerciales s'intensifie sur fond d'élection imminente en 2024.

Les nouvelles accusations — trois crimes et six délits — s'ajoutent aux accusations fédérales sur les armes à feu dans le Delaware, selon lesquelles Hunter Biden aurait enfreint une loi interdisant aux consommateurs de drogue d'avoir des armes à feu en 2018.

Elles interviennent après l'implosion d'un accord de plaidoyer au cours de l'été qui lui aurait épargné une peine de prison, mettant l'affaire sur la voie d'un éventuel procès alors que son père fait campagne pour sa réélection.

Hunter Biden «a dépensé des millions de dollars dans un style de vie extravagant plutôt que de payer ses impôts», a affirmé l'avocat spécial David Weiss dans une déclaration.

Les accusations portent sur au moins 1,4 million $ d'impôts qu'il devait entre 2016 et 2019, période pendant laquelle il a reconnu avoir été aux prises avec des problèmes de toxicomanie.

S'il est reconnu coupable, Hunter Biden risque jusqu'à 17 ans de prison. L'enquête de l'avocat spécial reste ouverte, a précisé M. Weiss.

Dans une réponse enflammée, l'avocat de la défense Abbe Lowell a accusé M. Weiss d'avoir «cédé à la pression républicaine» dans cette affaire.

«Sur la base des faits et de la loi, si le nom de famille de Hunter était autre que Biden, les accusations dans le Delaware, et maintenant en Californie, n'auraient pas été portées», a déclaré Abbe Lowell dans un communiqué.

La Maison-Blanche a également refusé de commenter l'acte d'accusation de jeudi, renvoyant les questions au ministère de la Justice ou aux représentants personnels de Hunter Biden.

«Accord de complaisance»

L'accord, qui couvrait les années fiscales 2017 et 2018, a échoué en juillet après qu'un juge a soulevé des questions à son sujet. Il a également été dénoncé comme un «accord de complaisance» par les républicains qui enquêtent sur presque tous les aspects des relations d'affaires de Hunter Biden ainsi que sur le traitement de l'affaire par le ministère de la Justice.

Les républicains du Congrès ont également lancé une procédure de destitution à l'encontre du président Joe Biden, affirmant qu'il était impliqué dans une affaire de trafic d'influence avec son fils. La Chambre des représentants devrait voter la semaine prochaine sur l'autorisation formelle de l'enquête.

Si des questions ont été soulevées quant à l'éthique des affaires internationales de la famille Biden, aucune preuve n'a été apportée jusqu'à présent que Joe Biden, dans ses fonctions actuelles ou antérieures, ait abusé de son rôle ou accepté des pots-de-vin.

L'enquête criminelle menée par le procureur du Delaware, David Weiss, est ouverte depuis 2018, et on s'attendait à ce qu'elle prenne fin avec l'accord de plaidoyer que Hunter Biden avait prévu de conclure avec les procureurs au cours de l'été.

Il aurait plaidé coupable à deux accusations de fraude fiscale et aurait conclu un accord séparé sur l'accusation de port d'arme. Il aurait été condamné à deux ans de probation plutôt qu'à une peine d'emprisonnement.

L'accord contenait également des dispositions relatives à l'immunité. Les avocats de la défense ont fait valoir qu'elles restaient en vigueur puisque cette partie de l'accord avait été signée par un procureur avant que l'accord ne soit abandonné.

Les procureurs ne sont pas d'accord, soulignant que les documents n'ont pas été signés par un juge et sont invalides.

Après l'échec de l'accord, les procureurs ont déposé trois accusations fédérales relatives aux armes à feu, alléguant que Hunter Biden avait menti sur sa consommation de drogue pour acheter une arme qu'il a gardée pendant 11 jours en 2018.

La loi fédérale interdit la possession d'armes à feu par les «toxicomanes habituels», bien que cette mesure soit rarement considérée comme une accusation autonome et ait été remise en question par une cour d'appel fédérale.

La lutte de longue date de Hunter Biden contre la toxicomanie s'est aggravée au cours de cette période après la mort de son frère Beau Biden en 2015, ont écrit les procureurs dans un projet d'accord de plaidoyer déposé au tribunal du Delaware.

Il a encore gagné des «revenus substantiels» en 2017 et 2018, dont 2,6 millions $ en honoraires d'affaires et de conseil provenant d'une société qu'il a formée avec les PDG d'un conglomérat commercial chinois et de la société énergétique ukrainienne Burisma.

Toutefois, il n'a pas payé ses impôts sur un total d'environ 4 millions $ de revenus personnels au cours de cette période, ont indiqué les procureurs dans l'accord de plaidoyer sabordé du Delaware.

Il a fini par déclarer ses impôts en 2020 et les arriérés d'impôts ont été payés par un «tiers» l'année suivante, ont mentionné les procureurs.