Le Cameroun a fixé vendredi la prochaine élection présidentielle au 12 octobre, selon un communiqué de son président de longue date. Ce scrutin intervient à un moment clé pour ce pays d'Afrique de l'Ouest, dont le dirigeant de 92 ans n'a pas exclu de briguer un nouveau mandat.
Paul Biya, deuxième président africain le plus ancien après Teodoro Obiang de Guinée équatoriale, est fréquemment malade et à l'étranger. L'année dernière, la rumeur de son décès s'est répandue, poussant le gouvernement à la démentir publiquement.
Les plus de 40 ans de règne de Paul Biya ont laissé des traces durables. Son gouvernement a été confronté à de nombreux défis, notamment des allégations de corruption et un mouvement sécessionniste dans les provinces anglophones du Cameroun, qui ont contraint des milliers de personnes à quitter l'école et ont déclenché des affrontements meurtriers avec les forces de sécurité.
Le Cameroun a également dû faire face aux violences du groupe extrémiste islamique Boko Haram, basé au Nigeria voisin. Récemment, plusieurs alliés de longue date de M. Biya ont fait défection pour annoncer leur propre candidature à la présidence.
Bello Bouba Maigari, ministre camerounais du Tourisme, a démissionné la semaine dernière après la démission d'Issa Tchiroma Bakary de son poste de ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, tous deux se présentant comme les candidats idéaux pour succéder à Paul Biya.
Le président Biya, au pouvoir depuis 1982, est également le deuxième président du Cameroun depuis l'indépendance de la France en 1960. Bien qu'il n'ait pas annoncé s'il briguerait un nouveau mandat, il a laissé entendre qu'il accepterait les demandes du parti au pouvoir de se représenter.
Il a remporté haut la main la victoire en 2018 avec plus de 70 % des voix lors d'une élection entachée d'irrégularités et d'une faible participation en raison de la persistance des violences séparatistes et djihadistes.
Dans une région menacée par un rétrécissement de l'espace démocratique, plusieurs autres pays africains ont également des présidents accusés d'utiliser les mécanismes étatiques pour prolonger leur mandat. Le président ougandais Yoweri Museveni a récemment sollicité une candidature pour un septième mandat, une démarche qui le rapprocherait de cinq décennies au pouvoir dans ce pays d'Afrique de l'Est.
