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La Chine est au cœur de la stratégie de croissance de nombreuses entreprises canadiennes désireuses d'exploiter le marché de consommation attrayant du pays.
La détérioration des relations entre Ottawa et Pékin pourrait affecter les entreprises canadiennes en Chine, en ternissant potentiellement l'attrait des marques canadiennes pour les consommateurs chinois, estiment des experts.
Des sociétés comme Canada Goose, Roots, Lululemon et Tim Hortons ont pris de l'expansion en Chine ces dernières années, s'appuyant sur la réputation du Canada en tant que source de produits de qualité et arborant souvent la feuille d'érable rouge dans leurs magasins et l'image de marque de leurs produits.
La Chine est au cœur de la stratégie de croissance de nombreuses entreprises canadiennes désireuses d'exploiter le marché de consommation attrayant du pays, a souligné l'analyste Bruce Winder, spécialisé dans le commerce de détail.
«Si vous regardez les planches à dessin de ces entreprises, la Chine est un facteur important dans la stratégie de croissance, a-t-il noté. C'est un marché énorme. Il y a plus de 1,4 milliard de personnes et les gens en Chine s'enrichissent, vous avez donc une énorme classe moyenne.»
Mais une querelle diplomatique entre Ottawa et Pékin pourrait déclencher un «boycottage en douceur» des marques canadiennes en Chine, a ajouté M. Winder.
«La chaîne d'approvisionnement du Canada est très dépendante de la Chine, mais les marques canadiennes destinées aux consommateurs en Chine pourraient également être à risque, a-t-il estimé. C'est quelque chose qui pourrait avoir un impact sur les perspectives de croissance future des entreprises canadiennes en Chine.»
Pékin a annoncé mardi l'expulsion d'une diplomate canadienne en représailles à celle d'un employé consulaire chinois par le Canada pour des allégations d'ingérence étrangère.
Dans une déclaration en anglais publiée sur le web, le ministère chinois des Affaires étrangères a fait valoir qu'il s'agissait d'une `contre-mesure réciproque à la décision sans scrupules du Canada', qu'elles condamnent `fermement' et à laquelle elles s'opposent «fermement».
Sarah Kutulakos, directrice générale du Conseil d'affaires Canada-Chine, a souligné que les relations diplomatiques entre les deux pays étaient tendues depuis des années, mais que les relations économiques s'étaient maintenues.
«Ces genres de problèmes diplomatiques se produisent et ils se déroulent en ce moment, a-t-elle observé. Nous espérons toujours que le commerce ne sera pas jeté dans le mélange des autres complications de la relation.»
Le conseil commercial bilatéral à but non lucratif, qui compte sept bureaux au Canada et en Chine, encourage les deux gouvernements à résoudre leurs différends `et là où il y a des différends irréconciliables, à comprendre le point de vue de l'autre partie', a expliqué Mme Kutulakos.
Elle a ajouté que la réputation du Canada en Chine demeurait solide et que les hostilités entre les deux pays n'avaient pas eu d'incidence sur l'impression laissée par le Canada par le passé.
«Tim Hortons en Chine a l'air plus canadien, à l'intérieur, que n'importe quel Tim Hortons au Canada», a observé Mme Kutulakos, notant les nombreuses feuilles d'érable rouges et autres décorations canadiennes à l'intérieur des cafés en Chine.
Le président de la division chinoise de Tim Hortons, Peter Yu, a affirmé en février que la chaîne de café comptait 600 succursales en Chine, et qu'elle prévoyait que ce nombre atteindrait le millier d'ici la fin de 2023.
Lululemon comptait 117 magasins en Chine fin janvier, selon le dernier rapport annuel de la société. Calvin McDonald, son chef de la direction, a indiqué le mois dernier, lors de la conférence téléphonique portant sur les résultats du quatrième trimestre de la société, que le potentiel du détaillant en Chine était important.
La société prévoit d'ouvrir jusqu'à 35 nouveaux magasins sur les marchés internationaux cette année, la majorité étant prévue en Chine, a expliqué la directrice financière de Lululemon, Meghan Frank, lors de cette conférence.
De son côté, Roots compte plus de 100 magasins exploités par des partenaires en Asie, dont plusieurs en Chine, a précisé le détaillant dans son rapport annuel en janvier.
«Notre concentration sur l'expansion internationale continue de rester aux États-Unis et en Chine, où nous voyons un potentiel à long terme pour la marque», a expliqué Meghan Roach, cheffe de la direction de Roots, lors d'une récente conférence téléphonique appel aux résultats.
Canada Goose a nommé l'an dernier Larry Li au poste de président de ses activités en Chine, dans le cadre de ce qu'il a appelé une nouvelle phase d'expansion en Chine.