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Le CRTC entame l'audience sur le contenu canadien sans les diffuseurs américains

L'audience de deux semaines de l'organisme fédéral de réglementation de la radiodiffusion portera sur une nouvelle définition du contenu canadien.

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3ae513423f0ae878e640b60bc459e2b796ddfa24104983e5be645abb21aaaf3a.jpg L'audience du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur la définition du contenu canadien a débuté mardi. Une télécommande de télévision montre des boutons pour accéder aux services de diffusion continue dans une photo d'illustration prise à Toronto le vendredi 22 mars 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Giordano Ciampini

Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a lancé mercredi une audience sur l'élaboration d'une nouvelle définition du contenu canadien, mais trois grandes entreprises de diffusion en continu américaines ont abandonné leur participation à la dernière minute.

L'Association cinématographique du Canada (MPA-Canada), qui représente plusieurs grandes entreprises de diffusion en continu, dont Netflix et Paramount, a reporté sa comparution à vendredi.

L'audience de deux semaines de l'organisme fédéral de réglementation de la radiodiffusion portera sur une nouvelle définition du contenu canadien.

Cette audience s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre par le CRTC de la Loi sur la diffusion continue en ligne, qui a mis à jour les lois sur la radiodiffusion afin d'englober les plateformes en ligne.

Un certain nombre d'importants services de diffusion en continu mondiaux contestent devant les tribunaux une directive antérieure du CRTC, émise en vertu de la loi, les obligeant à contribuer financièrement au secteur canadien de la radiodiffusion.

Dans des mémoires écrits déposés en janvier, des groupes représentant des entreprises américaines et de grandes entreprises technologiques ont averti le CRTC que ses efforts pour moderniser les règles relatives au contenu canadien pourraient aggraver les relations commerciales avec les États-Unis.

Les diffuseurs étrangers ont souligné leurs dépenses actuelles au Canada en réponse aux appels à leur intégration dans le système réglementé. Netflix, par exemple, a déclaré au CRTC, dans ses observations écrites à l'audience sur le contenu canadien, avoir investi plus de 5 milliards $ dans la production au Canada au cours des cinq dernières années.

Début mai, le président américain, Donald Trump, a menacé d'imposer des droits de douane de 100 % sur les films produits à l'extérieur des États-Unis.

Le CRTC n'a pas précisé la raison de ce changement de dernière minute. Un porte-parole de Netflix n'a pas répondu lorsqu'on lui a demandé pourquoi l'entreprise avait annulé sa comparution, renvoyant les questions à MPA-Canada.

Mercredi matin, un groupe représentant les radiodiffuseurs canadiens à l'audience du CRTC s'en est pris aux diffuseurs étrangers.

«Les acteurs étrangers ont accaparé une part importante de notre public, de notre publicité et de nos abonnés. Toutes les possibilités de croissance dans ces domaines pour les radiodiffuseurs et les médias canadiens ont été minées par l'afflux massif de ces acteurs mondiaux», s'est insurgé Kevin Desjardins, président de l'Association canadienne des radiodiffuseurs.

Il a accusé les acteurs étrangers de détourner «des milliards de dollars canadiens de notre système et de notre économie». Il a soutenu que, «comme le montrent clairement les récentes déclarations sur la scène internationale, aucun des investissements antérieurs de ces géants des médias étrangers dans des productions étrangères ne peut être pris en compte dans leurs projets futurs».

Anja Karadeglija

Anja Karadeglija

Journaliste