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Le coût du REM s’élève finalement à 7,95 G$

Il s’agit d’une augmentation de 26% en comparaison avec l’estimation des coûts de 2018.

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Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra. Jean-Marc Arbaud, président et chef de la direction de CDPQ Infra. (Noovo Info)

Des coûts additionnels de 1,65 milliard de dollars (G$) font monter la facture pour la conception du Réseau express métropolitain (REM) à 7, 95 milliards de dollars.

Les dirigeants de la filiale de la Caisse de dépôt et de place du Québec, CDPQ Infra, ont présenté une mise à jour sur l’état du projet lors d’une conférence de presse, mercredi.

Le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud, a expliqué que la hausse des coûts représente une augmentation de 26% par rapport au moment du choix des soumissionnaires. Rappelons toutefois que l’estimation du projet présenté en 2016 était de 5,5 milliards de dollars, ce qui causerait une augmentation réelle de 44,5%. Mais pour M. Arbaud, il est important de comparer les coûts du projet dans son état actuel.

«Non, on ne revient pas sur le 5,5 [milliards de dollars] parce que pour moi c’est un projet différent [...] c’est le plus grand qui se fait dans le monde. Ce n’est pas une route», a argumenté le président.

C’est pourquoi la filiale compare le prix comme il l’est aujourd’hui avec l’estimation de 2018, soit la somme de 6,3 milliards de dollars. En effet, cette version du projet prévoyait notamment l’ajout de trois nouvelles stations et de nouvelles voitures.

«Nous sommes très fiers de ce qui a été fait. [...] On est tous passé à travers des années qui étaient difficiles.»
Le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud

La dernière mise à jour financière à la hausse s’explique principalement en raison de la pandémie et de l'inflation, à laquelle la CDPQ Infra attribue une hausse de 800 millions de dollars.

De plus, une augmentation de 350 millions de dollars revient à la section du tunnel Mont-Royal et l’état de sa voûte souterraine qui présentait une dégradation importante. La voûte a été complètement remplacée.

Enfin, une somme de 500 millions de dollars est attribuée à la bonification et aux aménagements supplémentaires, notamment afin de répondre à des demandes reçues du public.

Taux de fiabilité de 99%

Depuis la mise en service du REM, le 31 juillet, les voitures ont assuré plus d’un million de passages. Le réseau enregistre en moyenne 30 000 déplacements quotidiennement, et a enregistré sa journée la plus achalandée avec 35 000 déplacements, le 7 septembre.

En six semaines, le REM a été frappé par six interruptions en près de 900 heures d’utilisation, ce qui représente un taux de fiabilité de 99%, rapporte le vice-président Philippe Batani.

«Même en période de rodage, les performances du réseau sont très satisfaisantes», a rapporté M. Batani.

La suite du projet

À ce jour, 85% du réseau est majoritairement complété. La filiale entame la finalisation des 19 stations, l’installation des systèmes de contrôle, la finalisation des voies ferroviaires et l’électrification.

Des tests sont prévus au printemps 2024, mais aucune date n’est offerte concernant une seconde mise en service pour les antennes de l’Ouest-de-l’Île et de la Rive-Nord pour l’instant.

De côté du tronçon de l’aéroport, l’installation des voies ferrées est prévue pour 2024, et sa mise en service devrait se faire en 2027.

Avec encore 15% du projet encore à faire, M. Arbaud n’écarte pas la possibilité d’autres hausses des coûts. Cependant, il estime que le «profil de risques» promet «une bonne projection», alors que la majorité des étapes qui sont susceptibles d’engendrer des augmentations sont terminées.