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Le Congo et les rebelles du M23 signent un cadre pour un accord de paix

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c6fb468a08aaa0e277fd458791b7586a73ff72980d90c8eb8ffa800c0ab7940c.jpg ARCHIVES - Des rebelles du M23 escortent des soldats et des policiers gouvernementaux qui se sont rendus dans un lieu tenu secret à Goma, en République démocratique du Congo, le jeudi 30 janvier 2025. Photo AP/Moses Sawasawa, Archives (Moses Sawasawa)

Le Congo et le M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda, ont signé samedi un accord-cadre pour un traité de paix visant à mettre fin à des décennies de combats dans l'est du Congo. Toutefois, les tensions entre les deux camps persistent.

L'accord, signé à Doha après une médiation du Qatar, ne constitue pas encore un accord de paix définitif, mais plutôt un cadre définissant les protocoles et le calendrier des discussions futures, a mentionné Benjamin Mbonimpa, chef de la délégation du M23, dans une vidéo diffusée sur X.

M. Mbonimpa a précisé que l'accord-cadre comprend huit protocoles qui abordent les causes profondes du conflit et qui seront discutés dans les semaines à venir. Il n'a pas fourni davantage de détails.

«La situation sur le terrain restera inchangée et aucune activité ne sera entreprise tant que les protocoles n'auront pas été débattus, négociés et discutés un par un et qu'un accord de paix définitif n'aura pas été conclu», a affirmé le chef de la délégation du M23.

Un objectif clé de l'accord-cadre est la gestion conjointe des zones contrôlées par les rebelles par le gouvernement congolais et le M23, a déclaré à l'Associated Press Lawrence Kanyuka, porte-parole des rebelles.

Soutenu par le Rwanda voisin, le M23 est le plus important des plus de 100 groupes armés qui se disputent le contrôle de l'est du Congo, une région riche en minerais. Avec 7 millions de personnes déplacées au Congo, l'ONU a qualifié le conflit de «l'une des crises humanitaires les plus longues, complexes et graves au monde».

Dans une escalade majeure de ce conflit qui dure depuis une décennie, les rebelles se sont emparés, en début d'année, de Goma et de Bukavu, deux villes clés de l'est du Congo.

Depuis avril, le Qatar a accueilli plusieurs cycles de négociations entre le gouvernement congolais et les rebelles, principalement pour définir les conditions préalables à un accord de paix et convenir de mesures de confiance. Cependant, les deux parties continuent de s'accuser mutuellement de faire traîner le conflit.

En juillet, le Congo et le M23 ont signé au Qatar une déclaration de principes visant à mettre fin au conflit et à s'engager dans un accord de paix global. Cet accord prévoyait notamment le rétablissement de l'autorité de l'État dans les principales villes de l'est du pays, contrôlées par les insurgés, ainsi que l'échange de prisonniers.

Les deux parties s'étaient engagées à finaliser un accord de paix au plus tard le 18 août, mais n'ont pas respecté cette échéance, s'accusant mutuellement de violations des termes de l'accord.

En octobre, elles ont convenu de créer un organe de supervision en vue d'un éventuel cessez-le-feu permanent.