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Le combattant Georges St-Pierre est intronisé au Panthéon des sports canadiens

De 17 à 20 ans, Georges St-Pierre occupait trois emplois, fréquentait l'école comme tous les jeunes de son âge et s'entraînait aux arts martiaux mixtes. Cinq heures de sommeil par nuit lui suffisaient.

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(Spencer Colby / La Presse Canadienne)

De 17 à 20 ans, Georges St-Pierre occupait trois emplois, fréquentait l'école comme tous les jeunes de son âge et s'entraînait aux arts martiaux mixtes. Cinq heures de sommeil par nuit lui suffisaient.

Il suivait ainsi des cours en sciences de la nature au Cégep, occupait un poste dans un Centre jeunesse pour délinquants juvéniles, travaillait dans un magasin spécialisé en couvre-plancher et agissait en tant que videur à la légendaire boîte de nuit 'Le Fuzzy' de Brossard, en banlieue de Montréal.

À ce jour, il est toujours aussi fier d'avoir obtenu son certificat de spécialiste en couvre-plancher.

Le travail acharné l'a éventuellement mené à l'UFC, où St-Pierre a remporté deux titres et établi de nombreux standards d'excellence dans l'octogone. Et jeudi, le combattant âgé de 42 ans a été intronisé au Panthéon des sports canadiens.

St-Pierre a annoncé sa retraite sportive en février 2019, après avoir été sacré champion dans deux catégories différentes et avoir compilé un dossier de 26-2-0, gonflé notamment par une séquence de 13 victoires. Ses succès à l'intérieur de la cage, engendrés par des heures d'entraînement méticuleux, ont permis aux arts martiaux mixtes de gagner en popularité au Canada, ce qui a permis à l'UFC d'entreprendre son expansion aux quatre coins du globe.

Il ne regrette rien.

«Au niveau de ma carrière en arts martiaux mixtes, je suis heureux et je suis satisfait, a-t-il dit en entrevue jeudi. Je voulais être champion. Je voulais changer quelque chose dans ce sport, notamment au niveau du dopage sportif. J'y suis parvenu, car les gens voient ce sport différemment aujourd'hui. Je voulais changer la perception des gens envers les combattants.

«Et je voulais aussi quitter au sommet et profiter d'une retraite en santé, ce que j'ai fait», a ajouté le sympathique Québécois.

 

St-Pierre est toujours le détenteur du record pour le plus grand nombre de défenses de son titre des poids mi-moyens de l'UFC (neuf), et pour la durée totale de son règne dans cette catégorie (2064 jours).

Il a rebondi après chacune de ses défaites, disposant d'abord du champion des mi-moyens Matt Hughes, puis venant à bout en combat de championnat de Matt «The Terror» Serra. Puis, en 2017, après une pause de près de quatre ans loin de son sport, il est retourné dans l'arène dans une catégorie de poids supérieure et a détrôné le champion des poids moyens Michael Bisping. Il a ensuite dû céder sa ceinture, un mois plus tard, citant des problèmes de santé (colite ulcéreuse), et n'a plus jamais remis le pied dans l'octogone.

«C'est l'athlète le plus célèbre à provenir du Canada, et l'un des plus grands combattants d'arts martiaux mixtes de tous les temps», a déjà déclaré le président de l'UFC Dana White.

Mais la carrière de «GSP» ne se limite pas qu'à l'octogone.

Il joue un rôle dans le film «La Cage» qui sortira plus tard cette année sur Netflix. L'histoire tourne autour d'un jeune combattant d'arts martiaux mixtes qui trouve conseil auprès du personnage joué par St-Pierre, que le Québécois compare lui-même à Apollo Creed dans la série de films «Rocky».

«Ça sera un peu comme (la série) 'Entourage', dans les arts martiaux mixtes», a expliqué St-Pierre.

Il possède aussi la marque de vodka «Pur Sang», un programme d'entraînement à la maison «BaseBlocks», une ligne de suppléments alimentaires appelée «Warrior» et est ambassadeur pour «Bet99», un site de paris sportifs, entre autres choses.

Et comme si ce n'était pas suffisant, St-Pierre s'implique également dans diverses oeuvres philanthropiques. L'objectif de la Fondation Georges St-Pierre est d'ailleurs bien simple: mettre fin à l’intimidation chez les jeunes et promouvoir l'activité physique en milieu scolaire. Ces thèmes sont chers aux yeux de l'homme originaire de Saint-Isidore, lui-même victime d'intimidation lorsqu'il était jeune.

St-Pierre a été intronisé au Panthéon des sports canadiens en compagnie de 10 autres personnalités, dont les patineurs Tessa Virtue et Scott Moir, l'équipe de curling du capitaine Randy Ferbey, la joueuse de basketball en fauteuil roulant Danielle Peers, la défunte joueuse de balle molle Phyllis Bomberry, l'entraîneur de judo Hiroshi Nakamura et le pionnier de la crosse Oren Lyons, notamment.

Neil Davidson

Neil Davidson

Journaliste