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Des cégépiens sont inquiets de leur «mauvais horaire» de cours, inquiets de la façon dont ils pourront y imbriquer quelques quarts de travail pour subvenir à leurs besoins
C’est désormais un classique de la mi-août sur les réseaux sociaux: des cégépiens affichent avec consternation leur «mauvais horaire» de cours, inquiets de la façon dont ils pourront y imbriquer quelques quarts de travail pour subvenir à leurs besoins. Et modifier cet horaire peut parfois être ardu.
«Si je n’arrive pas à changer l’horaire, je vais devoir être broke pendant toute la session.»
Sur TikTok, la publication de l’horaire d’une étudiante d’un cégep public montréalais est devenue virale. L’étudiante en sciences a des cours tous les jours jusqu’à 18h. Parmi les centaines de commentaires, plusieurs pointent du doigt le fait qu’elle aura de la difficulté à travailler en marge de ses études avec un tel emploi du temps.
Son cas est loin d’être unique.Les cégépiens travaillent de plus en plus pour faire face à la hausse du coût de la vie, selon la présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Laurence Mallette-Léonard.
«Habituellement, ce qui est recommandé c’est 15 heures de travail par semaine dans le but de ne pas affecter les résultats académiques. Mais de plus en plus, on constate que ces heures-là sont surpassées dans le but de payer un loyer, de payer l’alimentation, de payer du réseau cellulaire», explique-t-elle.
Dans ce contexte, la Fédération estime que les cégeps devraient faire davantage d’efforts pour offrir des horaires plus flexibles à leurs étudiants, pour qui il est de plus en plus difficile de concilier à la fois la vie personnelle, le travail et les études.
La FECQ réclame aussi que l’aide financière aux études soit bonifiée, ce qui réduirait le nombre d’heures que les collégiens doivent travailler et allégerait ainsi leur horaire.
La plupart des cégeps publics de la région de Montréal ont un modus operandi similaire: les étudiants reçoivent quelques jours avant le début des classes un horaire préparé par l’établissement regroupant tous les cours qu’ils doivent suivre lors de la session.
Puis, un module de modification d’horaire est disponible pendant quelques jours sur le portail de l’école où les étudiants peuvent consulter d’autres configurations d’horaires possibles, selon les disponibilités des places, et choisir un autre horaire généré par le système.
Selon les témoignages recueillis sur les réseaux sociaux, les étudiants sont nombreux à modifier leur horaire, pour faciliter la conciliation études-travail-vie personnelle.
Dans bien des cas, des frais (variant plus souvent qu’autrement entre 20$ et 30$) sont chargés aux cégépiens pour chaque transaction effectuée dans le système de modification d’horaire. Qu’est-ce qui justifie de devoir payer pour avoir un meilleur horaire?
Dans un échange de courriel avec Noovo Info, le directeur des études du Collège de Bois-de-Boulogne, Sébastien Piché, explique que les frais servent principalement à payer les frais d'acquisition et d’utilisation du logiciel permettant les modifications d’horaire.
«Nous dégageons un léger excédent – comme la plupart des collèges, je présume – qui nous sert à couvrir en partie les frais en ressources administratives pour la gestion des modifications d'horaire, puisqu'un grand nombre d'entre elles doivent quand même être effectuées manuellement», ajoute-t-il.
Contrairement à l’université où les étudiants s’inscrivent eux-mêmes à leurs cours, au collégial les étudiants se font proposer des choix d’horaires pré-établis afin de s’assurer qu’ils respectent leur grille de cheminement et que leur parcours suive son cours normal.
«Au collégial, nous prenons en charge de façon beaucoup plus importante le cheminement scolaire de l'étudiant. Plus jeune, moins expérimenté dans les études supérieures et avec la structure des programmes, nous jugeons qu'il est de notre devoir d'accompagner tous les étudiants et de nous assurer que chaque grille de cheminement est à la fois propice à la réussite de l'étudiant et aux exigences ministérielles et locales de son programme d'études», explique M. Piché.
Des explications qui résonnent avec les propos de Laurence Mallette-Léonard, présidente de la FECQ.
«Le cégep est quand même très différent de l'université. C 'est aussi une passerelle entre le secondaire souvent et l'université. Puis, la méthode actuelle est faite pour s'adapter à un programme de cours», estime-t-elle.
Elle croit toutefois qu’il pourrait être intéressant que les étudiants puissent entrer leurs contraintes d’horaires dans le système, si le logiciel le permettait.
D’ici là, la FECQ demande à ce que les modifications d’horaire soient gratuites et que plus de plages horaires soient disponibles pour les cours, notamment en soirée.