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Le Comité olympique canadien a indiqué avoir retiré l'accréditation de l'entraîneur du sextuple médaillé olympique Andre De Grasse.
Le Comité olympique canadien a indiqué avoir retiré l'accréditation de l'entraîneur du sextuple médaillé olympique Andre De Grasse.
Le COC a mentionné que «de nouvelles informations» avaient été portées à son attention au sujet de la décision d'offrir une accréditation à Rana Reider, qui dirige également le champion du 100 mètres aux Jeux de Tokyo en 2021, l'Italien Marcell Jacobs, ainsi que plusieurs autres sprinters étoiles.
L'organisation qui chapeaute le mouvement olympique au pays a dit que Reider était sous probation du Centre américain pour la sécurité dans le sport (USCSS), une organisation indépendante à but non lucratif engagée à construire une communauté sportive où les participants peuvent travailler et apprendre ensemble sans abus ni mauvaise conduite émotionnelle, physique et sexuelle, et ce jusqu'à la fin du mois de mai 2024.
La décision de lui octroyer une accréditation avait été prise en tenant pour acquis qu'il n'y avait pas d'autre sanction ou suspension contre lui.
«Le dimanche 4 août, nous avons été mis au courant de nouvelles informations portant sur le caractère approprié du maintien de l’accréditation de M. Reiner par Équipe Canada aux Jeux olympiques de 2024 à Paris. Après avoir discuté avec Athlétisme Canada, il a été décidé que l’accréditation de M. Reider soit révoquée», pouvait-on lire dans le communiqué du COC transmis mardi matin.
Le COC n'a pas précisé la nature des nouvelles informations, mais a laissé entendre que Reider avait été accrédité en tant qu'entraîneur personnel, ce qui lui donnait accès aux zones d'entraînement et d'échauffement des athlètes.
Des médias britanniques ont rapporté que la décision aurait été prise pour protéger l'intégrité du processus judiciaire en lien avec des allégations d'abus sexuels et émotionnels, et des documents judiciaires ont été déposés dans le comté de Broward, en Floride, montrant que trois femmes y ont porté plainte contre Reider.
L'avocat de Reider aux États-Unis, Ryan Stevens, a mentionné que Reider s'est «soudainement, et sans procédure formelle, vu refuser le droit de continuer à entraîner des athlètes qui participent aux Jeux olympiques de Paris 2024», sur la base de ce que l'avocat a appelé «des allégations qui datent de plusieurs années dans le cadre d'un procès intenté par d'anciens athlètes cherchant un gain financier».
Stevens a rappelé que Reider ne fait l'objet d'aucune sanction actuellement du USCSS, de 'USA Track' ou d'Athlétisme Canada.
«C'est une journée sombre pour les Jeux olympiques, quand la crainte que la réputation d'une organisation soit entachée a préséance sur les athlètes, a dit Stevens. L'entraîneur Reider ne fait l'objet d'aucune sanction, peu importe l'organisation.»
Ces allégations n'ont toujours pas été démontrées devant un tribunal, et Reider n'est accusé formellement d'aucun crime.
World Athletics, l'organisation qui chapeaute l'athlétisme sur la planète, a indiqué qu'elle n'avait pas été impliquée dans le processus d'accréditation olympique, mais a confirmé que des «discussions» avaient eu lieu entre ses dirigeants au sujet de la participation de Reider.
«L'entraîneur en question n'a été accrédité pour aucune de nos récentes compétitions, incluant les Championnats du monde, où nous supervisons le processus d'accréditation», a évoqué World Athletics par voie de communiqué.
La décision du COC signifie que De Grasse sera vraisemblablement privé de son entraîneur lorsqu'il tentera de défendre son titre en demi-finales, puis possiblement en finale, du 200 mètres, mercredi et jeudi, respectivement.
De Grasse a terminé deuxième derrière le champion olympique en titre du 100 mètres, l'Américain Noah Lyles, dans sa vague du 200 mètres lundi, obtenant du même coup son billet pour les demi-finales dans cette épreuve.
Jacobs a abouti en cinquième place du 100 mètres, dimanche, et il tentera maintenant de défendre son titre olympique avec l'équipe italienne au relais 4x100 mètres.
Athlétisme Canada avait aussi suspendu Reider lors du déclenchement de l'enquête, il y a trois ans.
De Grasse a rompu les ponts avec Reider en 2022, alors que l'entraîneur faisait l'objet d'une enquête de l'USCSS en lien avec des allégations d'inconduite sexuelle. De Grasse a éventuellement repris son partenariat avec Reider.
Le dossier de Reider devant l'USCSS a été réglé en mai 2023, après qu'il eut admis «avoir entretenu une relation romantique consensuelle avec une athlète d'âge adulte». Il a été blanchi des autres allégations d'inconduite sexuelle, pouvait-on lire dans le communiqué.
En retour, Reider a accepté d'être sous probation du USCSS pour une période d'un an, lui permettant du même coup de poursuivre ses activités auprès des sprinters étoiles.
- Avec The Associated Press