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La police a procédé à plusieurs arrestations jeudi en fin de journée alors que des centaines de manifestants antigouvernementaux continuaient d'ignorer les demandes pour mettre fin au blocus en cours à Ottawa.
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Un homme portant une tuque orange a été menotté près de la colline du Parlement et on lui a dit qu'il y avait un mandat contre lui avant de l'amener à l'écart.
«We are the world»
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 17, 2022
En ce-moment devant le Parlement.
Quelques arrestations et plusieurs ont fui.#noovoinfo #ottawa pic.twitter.com/J25bvVQx6d
Un autre a été jeté au sol et transporté jusqu'à une voiture de police par plus de six policiers, tandis qu'au moins une douzaine d'autres ont formé une barricade autour d'eux.
Une femme dans la foule a crié : «Allez, laissez-le partir» au moment de l'arrestation.
Environ une vingtaine de policiers ont escorté un autre homme menotté loin de la Colline, tandis que la musique assourdissante de la scène de projection improvisée du convoi jouait «The Final Countdown».
Tandis qu'une voiture transportant une personne arrêtée commençait à s'éloigner, entourée d'un cercle de policiers, plusieurs personnes ont commencé à crier «liberté!».
De nombreux manifestants antigouvernementaux ne montraient toutefois aucun signe de mouvement, mais un participant a déclaré qu’il y avait un accord entre eux pour ne pas provoquer de soulèvement si la police devait intervenir.
«S’ils viennent vers nous, nous avons tous reçu des instructions et nous avons convenu de mettre un genou par terre et de laisser les policiers faire leur travail, les remercier d’avoir fait leur travail et éviter la confrontation», a déclaré Glen Harris, un mécanicien de Melbourne, en Ontario.
Crédit photo - Adrian Wyld de La Presse canadienne
M. Harris se tenait près de la scène improvisée à l’arrière d’un camion à plateau, tandis que des manifestants dansaient. D’autres scandaient «liberté» et chantaient l’Ô Canada, alors que des clôtures étaient érigées autour des bâtiments et que la police continuait d’avertir les manifestants de partir, sans quoi ils seraient arrêtés et accusés au criminel.
2e avis de la police d'Ottawa: «comptez-vous partir?»
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 17, 2022
«Pas du tout», lance ce manifestant québécois.#NoovoInfo #ottawa pic.twitter.com/16LqPiNRv0
«On doit garder ça non violent, a déclaré M. Harris. On doit garder ça pacifique, parce que dès qu’on franchit cette ligne, on devient le problème.» M. Harris a indiqué que si la police commence à procéder à des arrestations, l’espoir est que tous les enfants soient déplacés en lieu sûr, comme un camion, ou carrément retirés du secteur.
La police a estimé la semaine dernière que jusqu’à une centaine d’enfants étaient avec des manifestants, mais on ne savait pas précisément jeudi combien il en restait. La Société d’aide à l’enfance d’Ottawa a recommandé aux parents qui ont des enfants avec eux de prendre des dispositions de garde alternative en cas d’intervention policière.
En vertu de la Loi sur les mesures d’urgence, invoquée plus tôt cette semaine, il est notamment interdit d’amener un mineur à un blocus illégal, ou même à moins de 500 mètres.
#Ottawa Cette manifestante est arrivée en renfort et elle ne veut pas que le blocus devant le Parlement prenne fin aujourd'hui ou demain. Elle compte revenir si on y met fin.#convoi #noovoinfo pic.twitter.com/AZgwnSv4Ln
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 17, 2022
Le siège d’Ottawa a commencé à la fin du mois dernier et a paralysé de grandes parties du centre-ville, avec des centaines de camions et d’autres véhicules bloquant les rues, plusieurs en klaxonnant sans relâche.
Alors que la pluie et le grésil tombaient jeudi matin sur la capitale fédérale, de nouvelles clôtures étaient érigées à partir de 8 h autour de la colline du Parlement et d’autres édifices du centre-ville, notamment le Sénat. L’accès aux terrains de la colline du Parlement était toujours ouvert à certains endroits, mais les journalistes ont été informés que la clôture pouvait être fermée à tout moment.
Une nouvelle cloture installée près du Parlement | Crédit photo - Jadrino Huot
Des policiers, portant des gilets jaune vif, se déplaçaient en groupes pour distribuer des avis aux manifestants: «Le Service de police d’Ottawa tient à vous aviser qu’en vertu des lois provinciales et fédérales, vous vous exposez à de graves sanctions si vous ne cessez pas vos activités illégales et ne retirez pas immédiatement vos véhicules et vos biens de tous les sites de manifestations illégales».
#Ottawa Le texte du dernier avis remis aux manifestants ces deux dernières heures par des policiers autour du Parlement. Moins générique qu'hier, on énonce les conséquences à rester sur place.#convoi #noovoinfo pic.twitter.com/XZ6KaHlQSS
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 17, 2022
Les manifestants sont prévenus que leurs véhicules et autres biens pourraient être saisis, leur permis de conduire suspendu, l’immatriculation des véhicules commerciaux annulée et les comptes bancaires personnels ou professionnels gelés. La Ville d’Ottawa a prévenu les manifestants que leurs chiens seraient mis en fourrière.
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Le non-respect des ordonnances imposées par la Loi sur les mesures d’urgence peut entraîner des peines pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 5000 $.
Les avertissements semblaient avoir peu d’effet sur les manifestants. Plusieurs personnes, dont une portant un drapeau du Canada en guise de cape, amenaient des bidons de carburant vers les camions.
Dans une tente de restauration, une femme qui tient deux barbecues hurlait l’hymne national en français tandis que la police se tenait à proximité. D’autres manifestants se promenaient tranquillement, semblant plutôt détendus alors que les rangs policiers se gonflaient.
Crédit photo - Adrian Wyld de La Presse canadienne
Sur la rue Wellington, alors que la police tentait de distribuer des tracts à certains manifestants, les agents ont été encerclés et ils ont rapidement dû reculer.
Plusieurs autobus de la ville avec des policiers vêtus de dossards jaunes étaient garés en bordure du quartier, qui comprend la colline du Parlement et plusieurs pâtés de maisons au sud.
Le chef des autorités policières, Steve Bell, avait déclaré mercredi que la police était prête à utiliser des méthodes que les gens n’ont pas l’habitude de voir dans la capitale et que des efforts pour nettoyer les rues étaient imminents.
Alors que les tensions montaient dans les rues, les députés fédéraux débattaient en Chambre sur la proclamation de la Loi sur les mesures d’urgence.
L’occupation d’Ottawa est le plus important blocage encore en place, après la réouverture de quatre postes frontaliers, à la suite d’interventions policières. Une petite manifestation s’est également poursuivie devant l’Assemblée législative du Manitoba, à Winnipeg.
Certains manifestants ont déclaré qu’ils étaient à Ottawa simplement pour exiger la fin des restrictions sanitaires, mais d’autres, y compris ceux qui prétendent diriger le «convoi de la liberté», ont exigé le renversement du gouvernement libéral. Ils ont offert de travailler avec les partis d’opposition pour que cela se produise.
Le gouvernement libéral a décrit les blocages aux frontières et à Ottawa comme étant liés à une attaque criminelle hautement coordonnée, ciblée et en partie financée par l’étranger contre les intérêts canadiens.
Ils soulignent l’arrestation de 13 personnes et la saisie de plusieurs armes dans un convoi à Coutts, en Alberta, plus tôt cette semaine, comme preuve d’un élément criminel dangereux impliqué. Le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, a déclaré mercredi que certaines des personnes arrêtées avaient des liens avec des personnes participant à l’occupation à Ottawa.