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En point de presse, le directeur du SPVQ, Denis Turcotte, a indiqué que trois enquêtes internes étaient déjà en cours et qu’une quatrième pourrait éventuellement être ouverte à la suite de la parution d’une nouvelle vidéo.
Le directeur du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a réitéré, jeudi, qu’il voulait «aller au fond des choses» pour comprendre ce qui s’est passé dans chacun des quatre incidents mis au jour par des vidéos en ligne impliquant des arrestations brutales par des agents de Québec.
Une enquête du Commissaire à la déontologie policière a aussi été déclenchée, en collaboration avec le SPVQ, et celle-ci a préséance sur la démarche disciplinaire interne. Pour le moment, dans le cadre des trois enquêtes en cours, cinq policiers ont été suspendus « parce qu’ils ont pris part aux évènements de façon plus rapprochée », a déclaré M. Turcotte. Il a plus tard précisé que ces suspensions étaient nécessaires pour « préserver l’intégrité de l’enquête et l’intégrité des policiers impliqués ». Il craint notamment que des agents puissent être ciblés par des citoyens s’ils retournent sur le terrain avant les conclusions des enquêtes.
De plus, s’il maintient vouloir attendre la fin des enquêtes pour déterminer si le lien de confiance est brisé ou non avec ces policiers, le directeur explique que la décision de les suspendre a été prise « sur la base de la préanalyse de la séquence vidéo, de leur rapport (d’intervention) et de leur implication ». L’un des policiers suspendus aurait participé aux trois incidents controversés, a confirmé le chef de police. Invité à donner ses impressions des images qui circulent, M. Turcotte reconnaît que « c’est préoccupant » et il veut « faire la lumière là-dessus ». Par ailleurs, bien que les enquêtes soient amorcées, aucun témoin des évènements n’aurait encore été rencontré, que ce soit les policiers impliqués, les personnes interpelées ou les simples observateurs des divers incidents.
Pour le moment, les responsables des enquêtes en question ont rassemblé les documents liés aux interventions et continuent de chercher à recueillir toutes les preuves vidéos existantes, que ce soit des images de caméras de surveillance à proximité ou d’autres citoyens ayant filmé les incidents.
Dans le cas du premier incident survenu samedi soir dans le secteur de la Grande-Allée et qui a déclenché la cascade de dénonciations, le chef Turcotte avance qu’une quinzaine de personnes causant du désordre ont forcé l’intervention des policiers.
D’après le récit préliminaire des évènements que fait le chef de police, des voies de fait à l’intérieur d’un établissement ont fait en sorte qu’une quinzaine de personnes se sont retrouvées à l’extérieur et celles-ci auraient causé du désordre, soutient-il. Des policiers du groupe de relation et d’intervention policière auprès de la population (GRIPP) seraient intervenus pour disperser la foule. C’est là qu’ils auraient été confrontés à de la résistance, toujours selon la version policière. Six personnes auraient donc été arrêtées, soit cinq pour avoir causé du désordre et une pour voies de fait sur un agent de la paix.
Là où les choses se sont corsées, c’est quand deux individus auraient « résisté à leur arrestation », d’après les policiers présents. Toutes ces personnes auraient reçu des constats d’infraction en main propre ou ont été informées qu’elles en recevraient un par la poste. Puis, les deux personnes qui auraient résisté aux policiers ont été détenues « pour éviter tout risque de récidive », au dire de Denis Turcotte.
Depuis le début de la semaine, toutes les interventions controversées impliquant le SPVQ ont mené à l’ouverture d’enquêtes internes à la suite de la publication de vidéos sur les réseaux sociaux. Or, Denis Turcotte jure que toute plainte citoyenne en déontologie est traitée même s’il n’existe pas de preuve vidéo. « C’est peut-être la perception que les gens ont, mais toute plainte déposée au service de police ou au commissaire à la déontologie policière est prise en charge même s’il n’y a pas de vidéo, a juré le chef du SPVQ. C’est arrivé dans le passé et ça va arriver dans le futur que des gens vont porter plainte contre les agissements des policiers. On fait enquête et on va au fond des choses. »
Dans les cas révélés depuis une semaine, les enquêtes ont toutefois été initiées par la direction du SPVQ sans attendre le dépôt d’une plainte officielle.
Une marche citoyenne est prévue samedi à Québec en soutien au jeune Pacifique Niyokwizera, l’un des jeunes Noirs arrêtés de manière rude par les agents du GRIPP le weekend dernier. Sur les réseaux sociaux, l’invitation indique que les participants veulent « exprimer (leur) indignation face au racisme systémique ».
L’évènement est prévu devant l’Assemble nationale en matinée. À ce sujet, le chef Denis Turcotte espère que le tout se déroule dans l’ordre. Il a confirmé que des policiers seraient présents pour superviser le déroulement de la manifestation comme c’est toujours le cas.