Le chef du Parti québécois affirme entrevoir des pistes de coopération avec la première ministre albertaine, Danielle Smith, s'il est élu premier ministre du Québec l'année prochaine.
Paul St-Pierre Plamondon, devenu chef du Parti québécois (PQ), souverainiste, il y a cinq ans, était l'un des conférenciers invités jeudi à l'École de politiques publiques de l'Université de Calgary.
Il n'était pas favorable à la construction d'un pipeline dans sa province.
«Cela ne signifie pas que je suis d'accord avec Danielle Smith sur tout. Mais le but d'un parlement est de donner une voix et une cohérence à la volonté de votre peuple. De ce point de vue, nous partageons donc la même intention», a expliqué M. St-Pierre Plamondon aux journalistes.
«La volonté de notre peuple n'est peut-être pas la même sur certains sujets, mais nous sommes d'accord sur ce principe. La décision concernant l'indépendance de l'Alberta revient aux Albertains, mais c'est clairement un débat pertinent dans le contexte actuel.»
La première ministre Smith a déclaré qu'elle n'appuyait pas la séparation de l'Alberta et qu'elle croyait en une Alberta souveraine au sein d'un Canada uni.
Mais face à l'insatisfaction croissante des Albertains envers Ottawa, elle a soutenu qu'elle tiendrait un référendum sur la séparation l'année prochaine si une pétition recueillait suffisamment de signatures.
Le PQ a lancé des référendums sur la souveraineté du Québec en 1980 et 1995, mais les a perdus.
M. St-Pierre Plamondon a promis d'en tenir un troisième d'ici 2030 si le PQ forme le prochain gouvernement du Québec.
Le parti souverainiste est en tête des sondages au Québec et a remporté les trois dernières élections partielles dans la province. L'agrégateur de sondages Qc125 affirme que le parti obtiendrait la majorité si des élections avaient lieu aujourd'hui.
Sur la question des transferts fédéraux, Paul St-Pierre Plamondon a avancé que le Québec préférerait ne pas envoyer 90 milliards $ en espèces à Ottawa plutôt que de se voir renvoyer l'argent d'autres provinces avec des conditions.
Il a ajouté que, s'il est élu premier ministre l'année prochaine, le Québec devra collaborer avec les autres provinces et que l'Alberta serait un bon choix.
«Un Québec indépendant collaborerait autant que possible avec les autres provinces canadiennes, a-t-il dit. C'est le cadre actuel qui ne fonctionne pas et qui mène à de nombreux abus de pouvoir de la part d'un gouvernement fédéral que je trouve illégitime dans plusieurs de ses actions relevant des compétences provinciales.»

