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Considéré comme l’une des voix les plus renommées de la scène folk des clubs de Yorkville, à Toronto, dans les années 1960, le natif d’Orillia, en Ontario, a enregistré pas moins de 20 albums en studio.
Gordon Lightfoot, le légendaire chanteur folk dont les refrains racontaient l’identité canadienne, est décédé à l’âge de 84 ans.
Victoria Lord, représentante de la famille, a annoncé que le musicien à l’origine des ballades canadiennes classiques Early Morning Rain et The Wreck of the Edmund Fitzgerald s’est éteint lundi soir dans un hôpital de Toronto.
La cause de son décès n’a pas été communiquée dans l’immédiat.
Considéré comme l’une des voix les plus renommées de la scène folk des clubs de Yorkville, à Toronto, dans les années 1960, le natif d’Orillia, en Ontario, a enregistré pas moins de 20 albums en studio, avec des chansons telles que If You Could Read My Mind et Sundown.
«L’un de nos plus grands auteurs-compositeurs-interprètes nous a quittés», a écrit sur Twitter le premier ministre Justin Trudeau.
«Gordon Lightfoot a su immortaliser l’esprit de notre pays dans sa musique et, ce faisant, a contribué au paysage sonore du Canada. Que sa musique inspire des générations et que son héritage se perpétue», a-t-il ajouté.
L’un de nos plus grands auteurs-compositeurs-interprètes nous a quittés. Gordon Lightfoot a su immortaliser l’esprit de notre pays dans sa musique et, ce faisant, a contribué au paysage sonore du Canada. Que sa musique inspire des générations et que son héritage se perpétue. À sa…
— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) May 2, 2023
Qualifiées de «talent rare» par Bob Dylan, les compositions de Lightfoot ont été reprises par des dizaines d’artistes, dont Elvis Presley, Barbra Streisand et Sarah McLachlan.
La plupart de ses chansons sont profondément autobiographiques, avec des paroles qui explorent les questions relatives à l’identité nationale tout en sondant les conflits personnels.
Lightfoot a fait ses débuts à la radio avec le simple (Remember Me) I'm the One en 1962.
Il est devenu un nom familier en 1965 lorsque I'm Not Sayin' a grimpé dans les palmarès au Canada et a contribué à le faire connaître aux États-Unis.
Lorsque le boum de la musique folk s’achève à la fin des années 1960, Lightfoot se tourne vers la musique pop.
En 1971, il fait ses débuts dans le classement du magazine américain Billboard avec If You Could Read My Mind, une réflexion lyrique sur l’échec de son mariage. Cette chanson a atteint la cinquième place et a depuis donné lieu à de nombreuses reprises.
Sa chanson de 1975 The Wreck of the Edmund Fitzgerald relate le naufrage d’un cargo dans les Grands Lacs, et celle de 1966 Canadian Railroad Trilogy dépeint la construction du chemin de fer.
La popularité de Lightfoot a atteint son apogée au milieu des années 1970, lorsque son simple et son album, Sundown, se sont hissés en tête du classement Billboard, pour la première et unique fois.
Au cours de sa carrière, il a reçu 12 prix Juno, dont un en 1970, à l’époque où le prix s’appelait Gold Leaf. Il a été mis en nomination pour quatre Grammys, a été fait officier de l’Ordre du Canada en 1970 et a été promu Compagnon de l’Ordre du Canada en 2003.
En 1986, il a été intronisé au Temple de la renommée de la musique canadienne.
En 2002, il est victime d’un anévrisme de l’aorte et tombe ensuite dans le coma. Il doit alors subir une intervention chirurgicale et une période de réadaptation qui, selon ses dires, s’étend sur deux ans et demi.
En 2006, une petite attaque cérébrale l’a empêché d’utiliser sa main droite pour jouer de la guitare pendant un court laps de temps.
Il a néanmoins poursuivi ses tournées, aidé par un régime d’entraînement strict.
Il a poursuivi sa vie sur la route, terminant l’année 2016 avec un calendrier étonnant d’environ 80 dates de tournée.
Lightfoot a continué à jouer sur scène malgré d’autres problèmes de santé, notamment une chute chez lui en 2021 qui l’a contraint à reporter des concerts.
À peine quatre mois plus tard, il est de retour sur scène pour un engagement de trois soirs lors de la réouverture du Massey Hall rénové de Toronto, le début d’une autre tournée qui s’est prolongée pendant une bonne partie de l’année suivante.
Gordon Lightfoot a laissé une impression durable sur les mélomanes et certains musiciens canadiens estiment que son influence sur l'identité collective du pays est incommensurable.
Le chanteur rock Tom Cochrane a décrit Lightfoot comme un ami personnel et une source d'inspiration qui est devenu l'un des «artistes culturels phares» du Canada tout en étant «un sacré gars sympathique» tout le temps.
Cochrane a honoré à deux reprises l'auteur-compositeur-interprète des chansons If You Could Read My Mind et Sundown pour ses contributions musicales. La première fois, c'était lorsqu'il a intronisé Lightfoot au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens en 2003.
Lors de cette cérémonie, il a comparé Lightfoot à l'un des artistes du Groupe des Sept, un compliment qui selon lui avait trouvé écho chez le musicien folk, qui «se considérait véritablement comme l'incarnation culturelle de qui nous sommes en tant que nation».
Un représentant de la famille de Lightfoot a annoncé qu'il était décédé de causes naturelles à l'hôpital Sunnybrook de Toronto. Il avait souffert de nombreux problèmes de santé au cours des dernières décennies.
De nombreux musiciens et politiciens se sont tournés vers les réseaux sociaux pour exprimer leur tristesse, dont Bryan Adams.
«J'étais assez chanceux de dire que Gordon était un ami et je suis dévasté de savoir qu'il est parti. Le monde est moins grand sans lui», a-t-il écrit.
Jann Arden a affirmé que les chansons de Lightfoot sont «tissées dans le tissu de notre vie quotidienne. «Nous connaissons tous les mots, même si nous ne pensons pas les connaître», a-t-elle poursuivi.
D'autres artistes à l'extérieur du Canada lui ont rendu hommage. L'auteur Stephen King a décrit Lightfoot comme un «un interprète merveilleux», tandis que l'acteur et réalisateur Ben Stiller l'a qualifié de «génie» dont «la musique occupe une si grande place dans [sa] vie».
L'ancien membre des Barenaked Ladies, Steven Page, a parlé de Lightfoot comme «l'archétype de l'auteur-compositeur-interprète canadien», qui avait connu un succès retentissant aux États-Unis.
En entrevue téléphonique, Page a fait remarquer que malgré son succès aux États-Unis, Lightfoot s'était rarement déraciné longtemps de son pays natal.
«Même s'il a passé du temps aux États-Unis et y a enregistré des disques, a-t-il ajouté. Il était toujours profondément lié au pays, au paysage et à la personnalité du Canada.»
Cochrane dit que les liens indéfectibles de Lightfoot avec le Canada ont été évoqués lors d'une conversation avec le chanteur.
«Il m'a dit: "Tu sais, les arbres poussent dans certains sols, et ce sol a été très puissant pour moi pour grandir "», se souvient-il.
«Pourquoi devrais-je quitter ce pays? C'est là que je porte fruit.»