Le gouvernement fédéral aidera les Canadiens à quitter le Moyen-Orient lorsqu'ils atteignent les pays limitrophes d'Israël et de l'Iran, a déclaré jeudi la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand.
«Nous envisageons des options commerciales pour permettre aux Canadiens en Israël et en Iran de quitter la région en passant par certaines juridictions voisines», a indiqué Mme Anand, lors d'une entrevue à La Presse Canadienne.
Les aéroports étant fermés dans toute la région, Ottawa a déployé des agents consulaires de l'autre côté de certains postes frontaliers israéliens et iraniens pour aider les personnes fuyant l'un ou l'autre pays à rentrer chez elles.
«Nous avons déployé des services consulaires supplémentaires pour aider les Canadiens qui souhaitent quitter la région. Nous étudions d'autres options, notamment la collaboration avec nos alliés.»
Ces dernières années, le Canada s'est joint à ses alliés pour coopérer dans tous les domaines, de l'organisation d'une évacuation militaire au Soudan à la facilitation des vols commerciaux d'évacuation du Liban l'année dernière.
Mme Anand exhorte les Canadiens de la région à s'inscrire à la base de données Inscription des Canadiens à l’étranger d'Affaires mondiales Canada, afin d'obtenir les dernières informations sur les moyens de rentrer chez eux.
«Je suis extrêmement préoccupée par le sort de tous les Canadiens et nous continuerons de travailler sur ce dossier 24 heures sur 24, sept jours sur sept, afin d'assurer leur sécurité», a soutenu Mme Anand.
Interrogée sur le fait de savoir si elle demandait aux Canadiens de quitter la région immédiatement, Mme Anand a laissé entendre le contraire.
«Nous aidons les Canadiens qui souhaitent partir et nous sommes là pour vous», a-t-elle déclaré.
L'ancienne députée conservatrice Michelle Ferreri a écrit sur X qu'elle se trouvait en Israël et que les efforts de sensibilisation déployés jusqu'à présent étaient insuffisants, arguant qu'Ottawa devrait fournir des plans d'évacuation pour quitter Israël.
Un autre ancien député conservateur, Rick Perkins, semblait également se trouver en Israël et a formulé des critiques similaires à l'égard d'Ottawa.
«Les courriels quotidiens de votre ministère sont plus qu'inutiles et n'ont jamais proposé de trouver des arrangements pour sortir du pays», a-t-il écrit à Mme Anand sur X.
Cette semaine, le Canada a exhorté ses citoyens à «éviter tout voyage» en Israël, car ce pays échange des attaques de missiles et des frappes aériennes avec l'Iran. Le Canada déconseille toute visite en Iran depuis des années.
Ottawa et la plupart de ses alliés ont appelé à plusieurs reprises à la désescalade, tout en affirmant qu'Israël avait le droit de se défendre.
Le 13 juin, Israël a lancé une attaque-surprise contre l'Iran, qui a riposté par des missiles. Les deux pays ont un historique d'attaques de petite envergure, d'actes d'espionnage et de sabotage.
Israël a dit avoir frappé l'Iran vendredi dernier parce que le pays était sur le point de produire une bombe nucléaire. L'Agence internationale de l'énergie atomique affirme ne disposer d'aucune nouvelle preuve à cet égard.
Le sénateur américain Mark Warner a déclaré que des responsables américains avaient également affirmé que l'Iran ne cherchait pas à se doter de l'arme nucléaire, lors d'un point de presse lundi devant la commission du renseignement qu'il préside.
Depuis des années, Israël exhorte les pays à dénoncer le soutien de l'Iran aux groupes militants qui attaquent les Israéliens, comme le Hezbollah au Liban et le Hamas dans les territoires palestiniens.
Le premier ministre Mark Carney a déclaré lors des élections du printemps qu'Ottawa devait faire preuve de lucidité quant aux «commanditaires iraniens dans la région».

