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«Les perturbations commerciales peuvent également accroître la variabilité de l’inflation.»
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, estime que le Canada doit saisir les occasions qui s’offrent à lui pour assurer sa place dans le paysage commercial mondial en pleine mutation.
Dans un discours prononcé mardi devant la Chambre de commerce Canada–Royaume-Uni, à Londres, M. Macklem a fait valoir que le commerce international est en train d’être repensé.
«Nous devons être efficaces à la table internationale pour influencer la manière dont le commerce est remanié et réorienté», a-t-il soutenu, selon le texte complet de son discours.
M. Macklem a rappelé que la Banque du Canada ne définit pas la politique commerciale, mais qu’elle doit comprendre les transformations du commerce international, puisqu'elles ont un impact sur les coûts et l’inflation.
«À l’avenir, compte tenu du ralentissement de la mondialisation, il se peut que le coût des biens à l’échelle mondiale ne diminue pas dans la même mesure. Toutes choses étant égales par ailleurs, cela pourrait accentuer les pressions à la hausse sur l’inflation», a-t-il prévenu.
«Les perturbations commerciales peuvent également accroître la variabilité de l’inflation.»
Le discours du gouverneur intervient après que la banque centrale, qui vise à maintenir l’inflation dans une fourchette cible de 1 à 3 %, a réduit son taux d’intérêt directeur la semaine dernière d’un quart de point de pourcentage à 4,25 %.
M. Macklem a répété ses commentaires de la semaine dernière, disant que si l’économie continue d’évoluer comme le prévoit la banque centrale, il est raisonnable de s’attendre à de nouvelles baisses du taux directeur.
La croissance du commerce mondial a ralenti ces dernières années, tandis que le soutien public et politique au libre-échange a diminué. Les tensions géopolitiques ont modifié les relations commerciales clés.
La Chine est devenue un exportateur clé d'électronique de haute technologie et a bâti la plus grande industrie de véhicules électriques au monde, tandis que les préoccupations concernant la sécurité nationale et économique ont incité les États-Unis à interdire l'utilisation de certains produits chinois.
Les États-Unis et le Canada ont également décidé d'imposer des droits de douane sur les véhicules électriques chinois - qui sont beaucoup moins chers - alors que les deux pays investissent dans la création de chaînes d'approvisionnement nationales de véhicules électriques.
M. Macklem a noté que la relation commerciale entre le Canada et les États-Unis est très précieuse pour les deux pays.
«Je pense que le maintien de cette relation solide sera très important pour le Canada.»
La nature des échanges commerciaux évolue également à mesure que le commerce des services croît.
M. Macklem a affirmé que le Canada doit investir dans l’infrastructure commerciale et réduire les obstacles au commerce, car la transformation des chaînes d’approvisionnement présente des risques, mais aussi des occasions pour les entreprises canadiennes.
Selon lui, le Canada doit investir dans son réseau électrique et ses infrastructures de transport, tandis que les entreprises doivent investir dans de nouveaux équipements et dans l’innovation pour être compétitives à l’échelle mondiale.
Le gouverneur de la banque centrale a noté que le commerce international a ralenti et que la croissance actuelle provient de plus en plus des services, et non plus des biens.