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Ottawa a officiellement demandé à la France d'extrader un prêtre accusé de crimes sexuels qui auraient été commis sur des enfants au Nunavut. Le ministère de la Justice a confirmé la demande d'extradition mercredi.
Ottawa a officiellement demandé à la France d'extrader un prêtre accusé de crimes sexuels qui auraient été commis sur des enfants au Nunavut. Le ministère de la Justice a confirmé la demande d'extradition mercredi alors que le pape François poursuit sa tournée au Canada.
«La collaboration et la coopération sont essentielles pour remédier au legs honteux des pensionnats pour Autochtones», a commenté le ministre David Lametti dans une déclaration écrite.
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«Nous travaillons avec les peuples autochtones pour faire progresser la réconciliation au Canada. Je veux vous assurer qu'il est important pour le Canada et ses partenaires internationaux que les crimes graves fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites», a-t-il ajouté.
Un porte-parole du ministère de la Justice a indiqué que le Service des poursuites pénales du Canada avait formulé une demande d'extradition pour le prêtre Johannes Rivoire, mais il n'a pas voulu préciser à quel moment la demande a été transmise ni tout autre détail.
Le pape François est attendu au Nunavut cette semaine dans le cadre de sa tournée canadienne, où il a offert des excuses aux survivants des pensionnats pour Autochtones. Ce système était financé par le gouvernement fédéral, mais administré par des institutions religieuses. Des milliers d'enfants autochtones ont été forcés de fréquenter ces établissements et y ont subi toutes sortes d'abus physiques, psychologiques et sexuels.
Des leaders inuits ont demandé au pape d'intervenir personnellement dans l'affaire Rivoire afin qu'il soit jugé. Ce prêtre a œuvré au Canada du début des années 1960 jusqu'à 1993, année où il est rentré en France.
La Gendarmerie royale du Canada a fait savoir que le prêtre Rivoire fait l'objet d'un mandat d'arrêt dans tout le Canada en lien avec de nouvelles accusations d'agression sexuelle, déposées en février dernier.
D'après la plainte déposée auprès de la GRC au Nunavut, les agressions sexuelles alléguées se seraient produites il y a environ 47 ans.
Le prêtre Rivoire a précédemment réussi à éviter la justice canadienne alors que de nombreuses allégations d'abus sexuels se sont accumulées au fil du temps au sujet de ses années passées au Nunavut.
Un mandat d'arrestation pesait contre lui en 1998, mais les accusations ont été abandonnées en 2017. À l'époque, le Service des poursuites pénales du Canada avait notamment cité la réticence de la France à extrader le prêtre pour justifier l'abandon des accusations.