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Le Canada à la tête des négociations sur une alliance sur les minéraux stratégiques

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1258480619d7b124dfa6a0a775627eb82d6d78de9b710bfc78c54c236efc8476.jpg Rachel McCormick (de gauche à droite), directrice générale des Affaires internationales, Secteur des politiques stratégiques et de l'innovation, Ressources naturelles Canada, Tim Hodgson, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, et Stephen Laforme, participent à la réunion des ministres de l'Énergie et de l'Environnement du G7 à Toronto, le jeudi 30 octobre 2025. (Laura Proctor | La Presse canadienne)

Le Canada dirige les négociations à Toronto visant à établir une alliance du G7 pour la production de minéraux stratégiques. Cette initiative est largement perçue comme une tentative de limiter la mainmise de la Chine sur une chaîne d'approvisionnement essentielle à la fabrication de nombreux produits, des éoliennes aux avions de chasse.

Le ministre fédéral de l'Énergie, Tim Hodgson, a déclaré que l'accord sur les minéraux stratégiques examinera la possibilité de lutter contre la manipulation du marché et la volatilité des prix dans ce secteur.

La pression s'accentue sur les pays pour qu'ils diversifient leurs sources d'approvisionnement en minéraux critiques, car la Chine a profité de sa position dominante pour restreindre ses exportations de terres rares, souvent utilisées dans les aimants pour véhicules électriques, cellulaires, radars de pointe et divers autres produits.

Quelques heures seulement avant les discussions ministérielles du G7 à Toronto, la Chine a annoncé avoir accepté de suspendre ces restrictions à l'exportation pendant un an dans le cadre d'un accord avec les États-Unis. 

Selon Wolfgang Alschner, professeur à l'Université d'Ottawa, cet accord permet au G7 de gagner du temps, transformant une crise de sécurité nationale immédiate en un problème politique prioritaire.

Il précise toutefois que cela ne change rien aux problèmes fondamentaux liés à la domination chinoise.

«À une époque où les tensions géopolitiques s'intensifient et où un seul pays peut, de fait, paralyser la production industrielle et même la défense du reste du monde, c'est un problème majeur», a expliqué M. Alschner, spécialiste de la stratégie canadienne en matière de minéraux critiques.

L'Agence internationale de l'énergie indique que la Chine a représenté environ 60 % de la production mondiale de terres rares l'an dernier, et 91 % de la production mondiale de raffinage.

Les discussions qui se tiendront jeudi et vendredi à Toronto entre les ministres de l'Environnement et de l'Énergie du G7 devraient également aborder la sécurité énergétique et le maintien du soutien à l'Ukraine.