Alors que les négociations climatiques des Nations Unies atteignent un point critique, les négociateurs ont été pressés mardi de garantir que le pétrole, ainsi que les combustibles fossiles que sont le charbon et le gaz naturel, ne seront plus brûlés à l'avenir.
Bien que la conférence soit prévue jusqu'à vendredi, la présidence brésilienne fait pression pour qu'une décision commune soit prise plus tôt sur quatre questions qui ne figuraient pas initialement à l'ordre du jour. Parallèlement, des dizaines de pays, riches et pauvres, se sont regroupés pour lancer un appel concerté en faveur d'une feuille de route détaillée permettant au monde entier d'éliminer progressivement ou de s'affranchir des combustibles fossiles.
L'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, fervente défenseure du climat, s'est montrée inhabituellement optimiste mardi, comparant les négociations de Belém, aux confins de l'Amazonie, aux négociations climatiques qui ont abouti à l'accord historique de Paris de 2015, qui fixe un objectif de limitation du réchauffement climatique.
«Cette COP me rappelle beaucoup celle de Paris», a déclaré Mme Robinson à l'Associated Press lors d'une entrevue mardi. «J'espère que nous obtiendrons le meilleur résultat possible dans ce contexte difficile. Nous pouvons y arriver, vous savez, nous pouvons y arriver.»
Mercredi est le grand jour
Une grande partie de la situation atteindra son paroxysme mercredi, date limite fixée par le président de la COP30, André Corrêa do Lago, pour prendre une décision sur quatre questions qui avaient initialement été exclues de l'ordre du jour officiel: faut-il demander aux pays de renforcer leurs nouveaux plans climatiques ? Quels sont les détails de la distribution des 300 milliards $ d'aide climatique promis ? Comment traiter les barrières commerciales liées au climat et améliorer la transparence et les progrès en matière de climat ?
La question dont parlent plus de 80 pays est celle du sevrage mondial des combustibles fossiles. Il y a deux ans, après de longs débats, les négociations climatiques de l'ONU à Dubaï ont abouti à un accord sur la formulation «transition vers l'abandon des combustibles fossiles».
Mais l'année suivante, la question a disparu de l'ordre du jour. Aujourd'hui, de nombreux pays, mais pas tous, réclament une feuille de route détaillée qui donnerait essentiellement des orientations sur la manière de supprimer progressivement les combustibles fossiles.
«Les populations du monde entier se mobilisent à grande échelle pour exiger des mesures concrètes en faveur de la justice climatique, en particulier contre l'expansion des énergies fossiles», a affirmé la ministre colombienne de l'Environnement, Irene Vélez Torres. «Notre décision catégorique, soutenue par la science et par la population, a été d'éliminer progressivement les énergies fossiles. Bien que nous soyons un pays producteur de pétrole et de charbon, nous avons choisi de ne plus accorder de nouveaux contrats d'exploration pétrolière ni de nouveaux titres d'exploitation charbonnière.»
«Nous devons partir d'ici avec un appel en faveur d'une feuille de route», a-t-elle déclaré mardi. «Il n'y a pas d'autre solution.»
Ed Miliband, haut responsable britannique chargé de l'énergie et du changement climatique, a déclaré que cette question avait uni le Sud et le Nord, «affirmant d'une seule voix qu'il s'agit d'un problème qui ne peut être ignoré, qui ne peut être balayé sous le tapis, et que c'est là que se trouve la dynamique».
Cela semble douteux. Les puissants pays producteurs de pétrole se sont opposés à la suppression progressive, et les États-Unis, dont le président Donald Trump qualifie souvent le changement climatique d'«arnaque», ne participent pas aux discussions.
Un projet sur lequel travailler
Le président de la COP30, M. do Lago, a lancé mardi les discussions avec une proposition comprenant 21 options pour les négociateurs sur quatre questions épineuses et interdépendantes.
Si les options proposées dans le projet de texte «constituent un premier pas, il faut maintenant éliminer celles qui ne font que retarder les choses et ignorent l'urgence d'agir», a souligné Jasper Inventor, directeur adjoint des programmes de Greenpeace International.
Mardi était également une journée consacrée aux discours des ministres de haut niveau.
Sophie Hermans, vice-première ministre des Pays-Bas, a soutenu que «la transition ne consiste plus à fixer des objectifs. Il s'agit désormais de les mettre en œuvre. Et la mise en œuvre exige du réalisme, de la planification et la capacité de s'adapter lorsque les circonstances changent.»
La pression monte pour parvenir à un accord
Les documents demandent aux dirigeants de discuter de nombreux aspects d'un accord potentiel d'ici mercredi, afin que l'essentiel soit réglé avant la prise de décisions finales vendredi, date à laquelle la conférence doit prendre fin. Les sommets sur le climat dépassent régulièrement leur date limite, car les nations doivent trouver un équilibre entre les préoccupations nationales et les changements majeurs nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva devait retourner à Belém mercredi et la date limite pourrait être fixée pour qu'il puisse rapprocher les parties ou célébrer une sorte d'accord préliminaire, ont déclaré des observateurs.
Mais beaucoup pensent que les pays ne seront pas prêts à répondre à toutes les demandes des dirigeants brésiliens d'ici là. Ce calendrier est «assez ambitieux», a déclaré Alden Meyer, associé principal du groupe de réflexion sur le climat E3G.
Néanmoins, les orientations du Brésil pour le sommet, appelé COP30, ont suscité l'espoir de mesures significatives pour lutter contre le réchauffement climatique, qui pourraient aller d'une feuille de route pour s'affranchir des combustibles fossiles, comme le pétrole et le charbon à davantage de fonds pour aider les nations à développer des énergies propres, comme l'éolien et le solaire.
«Nous attendons des concessions importantes de la part de toutes les parties», a déclaré M. do Lago lundi soir. «On dit qu'il faut donner pour recevoir.»
