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L'armée israélienne annonce qu'elle a tué un haut responsable du Hezbollah

L'attaque dans la banlieue sud de Beyrouth a fait cinq morts et 25 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

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Des membres de la Défense civile libanaise inspectent les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne sur Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 23 novembre 2025. Israël a frappé la capitale libanaise pour la première fois depuis juin, d... Des membres de la Défense civile libanaise inspectent les dégâts causés par une frappe aérienne israélienne sur Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 23 novembre 2025. Israël a frappé la capitale libanaise pour la première fois depuis juin, dimanche. (Bilal Hussein/Associated Press)

Israël a frappé la capitale libanaise pour la première fois depuis juin, affirmant avoir tué le chef d'état-major du Hezbollah, Haytham Tabtabai, et avertissant le groupe paramilitaire soutenu par l'Iran de ne pas se réarmer et se reconstruire, un an après leur dernière guerre.  

L'attaque dans la banlieue sud de Beyrouth a fait cinq morts et 25 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

Le Hezbollah n'a pas immédiatement commenté cette frappe.

Plus tôt, il avait déclaré que cette attaque, lancée presque exactement un an après la fin du cessez-le-feu qui a arrêté la guerre entre Israël et le Hezbollah, risquait d'entraîner une escalade des attaques, à quelques jours seulement de la visite prévue du pape Léon XIV au Liban pour son premier voyage à l'étranger.

«Nous continuerons à agir avec force pour prévenir toute menace contre les habitants de l'État d'Israël», a affirmé le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, dans un communiqué. 

La porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian, n'a pas précisé si Israël avait informé les États-Unis avant l'attaque, se contentant de dire qu’«Israël prend ses décisions de manière indépendante».

Israël n'a pas envoyé d'alerte d'évacuation avant l'attaque et n'a pas nommé la personne visée. Mme Bedrosian a déclaré que le chef d'état-major du Hezbollah avait «dirigé le renforcement et l'armement de l'organisation terroriste».

M. Tabtabai dirigeait l'unité d'élite Radwan du Hezbollah. L'armée israélienne a déclaré qu'il «commandait la plupart des unités du Hezbollah et travaillait d'arrache-pied pour les remettre en état de préparation à la guerre avec Israël». 

Le ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué que cet assassinat faisait suite à des violations répétées du cessez-le-feu par le Hezbollah.

En 2016, les États-Unis ont désigné M. Tabtabai comme terroriste, le qualifiant de chef militaire à la tête des forces spéciales du Hezbollah en Syrie et au Yémen, et ont offert jusqu'à 5 millions $ pour toute information le concernant.

 

Il était le successeur apparent d'Ibrahim Aqil, tué en septembre 2024 lors d'attaques israéliennes qui ont décimé une grande partie des hauts dirigeants du Hezbollah, y compris son chef de longue date, Hassan Nasrallah. 

Le président libanais condamne l'attaque

Les frappes aériennes israéliennes sur le sud du Liban se sont intensifiées ces dernières semaines, tandis qu'Israël et les États-Unis ont fait pression sur le Liban pour qu'il désarme le puissant groupe militant.

Israël affirme que le Hezbollah tente de reconstruire ses capacités militaires dans le sud du Liban. Le gouvernement libanais, qui a approuvé le plan de son armée visant à désarmer le Hezbollah, a rejeté ces accusations.

Dans une déclaration, le président libanais Joseph Aoun a condamné l'attaque de dimanche et a accusé Israël de refuser d'appliquer sa part de l'accord de cessez-le-feu. Il a appelé la communauté internationale à «intervenir avec force et sérieux pour mettre fin aux attaques contre le Liban et son peuple».

De la fumée était visible dans le quartier animé de Haret Hreik. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montrait des dizaines de personnes rassemblées autour du lieu de la frappe, qui semblait se trouver au quatrième étage d'un immeuble résidentiel.

Des coups de feu ont été tirés pour disperser la foule à l'arrivée des secours.

«Il s'agit clairement d'une zone civile dépourvue de toute présence militaire, en particulier le quartier où nous nous trouvons», a dit le membre du Hezbollah Ali Ammar aux journalistes près du site.

Un drone israélien volait près du bâtiment visé. L'armée libanaise a bouclé la zone, a rapporté l'agence de presse nationale.

«Ils veulent prendre nos armes, mais nous ne leur donnerons pas», a déclaré Maryam Assaf, qui habite à proximité et a entendu la frappe. Elle a ajouté que cela «ne fait que renforcer notre détermination, notre force et notre dignité».

Le Liban et les forces de maintien de la paix des Nations unies ont critiqué les attaques israéliennes en cours dans le pays et accusé Israël de violer l'accord de cessez-le-feu.

La semaine dernière, M. Aoun a déclaré que le pays était prêt à entamer des négociations avec Israël afin de mettre fin à ses frappes aériennes et de se retirer des zones qu'il occupe sur le territoire libanais. On ne sait pas si Israël acceptera.

Le président Aoun et le premier ministre Nawaf Salam se sont engagés à désarmer tous les acteurs non étatiques du pays, y compris le Hezbollah. 

La dernière guerre entre Israël et le Hezbollah a commencé le 8 octobre 2023, un jour après l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël, le Hezbollah ayant tiré des roquettes sur Israël en solidarité avec le Hamas. 

L'année dernière, Israël a lancé un bombardement massif du Liban qui a gravement affaibli le Hezbollah, suivi d'une invasion terrestre.

Cette guerre était la plus récente d'une série de conflits impliquant le Hezbollah au cours des quatre dernières décennies. Elle a fait plus de 4000 morts au Liban, dont des centaines de civils, et causé des dégâts estimés à 11 milliards $ par la Banque mondiale. En Israël, 127 personnes ont trouvé la mort, dont 80 soldats.

Mardi, une frappe israélienne a tué 13 personnes dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein el-Hilweh, situé près de la ville méridionale de Sidon. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

L'armée a annoncé avoir pris pour cible une installation militaire appartenant au groupe militant palestinien Hamas, qui a nié disposer d'installations militaires dans ce camp surpeuplé.