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L'armée américaine a envoyé des bombardiers supersoniques sur la côte vénézuélienne

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eccaeeac4350d35e5032d3b1faee5c3f868aedf005d684cfa6c08add65018545.jpg Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth s'exprime lors d'une table ronde sur les cartels criminels avec le président Donald Trump dans la salle à manger d'État de la Maison-Blanche, le jeudi 23 octobre 2025, à Washington. Photo AP/Evan Vucci

L'armée américaine a déployé deux bombardiers lourds supersoniques au large des côtes vénézuéliennes jeudi, un peu plus d'une semaine après qu'un autre groupe de bombardiers américains ait effectué un vol similaire dans le cadre d'un exercice d'entraînement visant à simuler une attaque.

L'armée américaine a déployé une force inhabituellement importante dans la mer des Caraïbes et au large du Venezuela, ce qui suscite des spéculations sur une possible tentative du président Donald Trump de renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro. Ce dernier est accusé de narcoterrorisme aux États-Unis.

De plus, depuis début septembre, l'armée américaine mène des frappes meurtrières contre des navires au large du Venezuela qui, selon Donald Trump, se livrent au trafic de drogue.

Selon les données de suivi des vols, deux bombardiers B-1 Lancer ont décollé de la base aérienne de Dyess, au Texas, jeudi, et ont survolé les Caraïbes jusqu'aux côtes vénézuéliennes. Un responsable américain, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour discuter d'opérations militaires sensibles, a confirmé qu'un vol d'entraînement de B-1 avait eu lieu dans les Caraïbes. Le bombardier B-1 peut emporter plus de bombes que tout autre avion de l'arsenal américain.

Un vol similaire de bombardiers B-52 Stratofortress, plus lents, a été effectué dans la région la semaine dernière. Ces bombardiers ont été rejoints par des chasseurs furtifs F-35B du Corps des Marines – un escadron est actuellement basé à Porto Rico – pour ce que le Pentagone a qualifié de «démonstration d'attaque de bombardier» sur des photos publiées en ligne.

Interrogé sur le vol B-1 de jeudi et sur son éventuel objectif d'intensifier la pression militaire sur le Venezuela, Donald Trump a répondu: «C'est faux, mais nous ne sommes pas satisfaits du Venezuela pour de nombreuses raisons, dont la drogue.»

La force américaine dans les Caraïbes comprend huit navires de guerre, des avions de patrouille maritime P-8, des drones MQ-9 Reaper et un escadron de chasseurs F-35. La présence d'un sous-marin au large de l'Amérique du Sud a également été confirmée. M. Trump a indiqué mercredi disposer de l'«autorité légale» pour mener les frappes contre les bateaux présumés transportant de la drogue et a suggéré que des frappes similaires pourraient être menées à terre.

«Nous les frapperons très durement lorsqu'ils arriveront par voie terrestre», a affirmé M. Trump aux journalistes dans le bureau Ovale. «Nous sommes tout à fait prêts à le faire. Et nous reviendrons probablement devant le Congrès pour expliquer précisément ce que nous faisons au sol.»

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a confirmé mercredi que l'armée avait mené sa neuvième frappe, tuant trois personnes dans l'est de l'océan Pacifique. Cette frappe faisait suite à une autre frappe menée mardi soir, également dans l'est du Pacifique, qui avait tué deux personnes et porté le bilan total des frappes à au moins 37 morts.

Ces deux dernières frappes ont étendu la campagne de l'administration Trump contre le trafic de drogue en Amérique du Sud, des eaux des Caraïbes au Pacifique oriental.

M. Hegseth a établi une comparaison directe entre la guerre contre le terrorisme déclarée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 et la répression menée par l'administration Trump.

«Notre message à ces organisations terroristes étrangères est le suivant: nous vous traiterons comme nous avons traité Al-Qaïda», a lancé le secrétaire à la Défense aux journalistes jeudi à la Maison-Blanche. «Nous vous trouverons, nous cartographierons vos réseaux, nous vous traquerons et nous vous tuerons», a-t-il ajouté.