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L'armée américaine a de nouveau ciblé un bateau venant du Venezuela, selon Trump

«L'attaque a eu lieu alors que ces narcoterroristes vénézuéliens confirmés se trouvaient dans les eaux internationales et transportaient des stupéfiants illégaux.»

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eb32e88917975ec7291a8d967b44e4ca15895651a6001de350c6f7b35bd6420e.jpg Le président vénézuélien Nicolas Maduro montre une carte des Amériques lors d'une conférence de presse à Caracas, au Venezuela, le lundi 15 septembre 2025. (The Associated Press)

Le président américain Donald Trump a annoncé que l'armée américaine avait de nouveau ciblé lundi un bateau transportant de la drogue en provenance du Venezuela, tuant trois personnes à bord.

«L'attaque a eu lieu alors que ces narcoterroristes vénézuéliens confirmés se trouvaient dans les eaux internationales et transportaient des stupéfiants illégaux (UNE ARME MORTELLE QUI EMPOISONNE LES AMÉRICAINS !) à destination des États-Unis», a écrit M. Trump dans un message publié sur Truth Social annonçant l'attaque. 

«Ces cartels de trafiquants de drogue extrêmement violents représentent une menace pour la sécurité nationale, la politique étrangère et les intérêts vitaux des États-Unis», a-t-il ajouté.

L'attaque a été menée près de deux semaines après une autre frappe militaire contre ce que l'administration Trump a présenté comme un hors-bord transportant de la drogue en provenance du Venezuela, qui a fait 11 morts.

S'adressant aux journalistes dans le bureau Ovale plus tard lundi, M. Trump a indiqué avoir reçu des images de la dernière frappe du général Dan Caine, chef d'état-major interarmées.

Interrogé sur les preuves dont disposent les États-Unis que le navire transportait de la drogue, Donald Trump a répondu qu'il en a la preuve. 

«Il suffit de regarder la cargaison qui a été éparpillée dans l'océan: d'énormes sacs de cocaïne et de fentanyl partout», a-t-il expliqué.

L'administration Trump a justifié la première frappe comme une escalade nécessaire pour endiguer le flux de drogue entrant aux États-Unis.

Mais plusieurs sénateurs, des démocrates et certains républicains, ont exprimé leur mécontentement face aux arguments avancés par l'administration et ont remis en question la légalité de l'action. Ils y voient un abus potentiel de pouvoir exécutif, en partie parce que l'armée a été utilisée à des fins de maintien de l'ordre.

L'administration Trump a invoqué la légitime défense comme justification légale de la première frappe, le secrétaire d'État, Marco Rubio, affirmant que les cartels de la drogue «représentent une menace immédiate» pour le pays.

Des responsables américains ont déclaré que la frappe, au début du mois, visait le Tren de Aragua, un gang vénézuélien désigné par les États-Unis comme organisation terroriste. Ils ont également indiqué que de nouvelles frappes militaires contre des cibles de trafic de drogue seraient menées, les États-Unis cherchant à «déclarer la guerre» aux cartels.

Le locataire de la Maison-Blanche n'a pas précisé si le Tren de Aragua était également la cible de la frappe de lundi.

Le gouvernement vénézuélien n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur cette frappe.

L'administration Trump a fustigé le président vénézuélien Nicolás Maduro pour le fléau des drogues illégales dans les communautés américaines.

Maduro réplique

Lors d'une conférence de presse plus tôt lundi, M. Maduro a fustigé le gouvernement américain, l'accusant d'utiliser les accusations de trafic de drogue comme prétexte pour une opération militaire visant à «intimider et à obtenir un changement de régime» dans ce pays sud-américain.

M. Maduro a également désavoué une opération menée ce week-end, au cours de laquelle 18 Marines ont attaqué un bateau de pêche vénézuélien dans les Caraïbes.

«Que cherchaient-ils ? Du thon ? Que cherchaient-ils ? Un kilo de vivaneau ? Qui a donné l'ordre à Washington à un destroyer lance-missiles d'envoyer 18 Marines armés attaquer un thonier ? a-t-il demandé. Ils cherchaient un incident militaire. Si les pêcheurs de thon possédaient des armes et en avaient utilisé sous juridiction vénézuélienne, il s'agirait de l'incident militaire recherché par les bellicistes, ces extrémistes qui veulent une guerre dans les Caraïbes.»

S'adressant à Fox News plus tôt lundi, M. Rubio a réitéré que les États-Unis ne considèrent pas M. Maduro comme le dirigeant légitime du Venezuela, mais comme le chef d'un cartel de la drogue. Marco Rubio a toujours décrit le Venezuela comme un vestige de l'idéologie communiste dans l'hémisphère occidental.

«Nous n'accepterons pas qu'un cartel, opérant ou se faisant passer pour un gouvernement, opère dans notre propre hémisphère», a soutenu M. Rubio.

À la suite de la première frappe militaire contre un bateau transportant prétendument de la drogue en provenance du Venezuela, le chef de la diplomatie américaine a avancé que Donald Trump allait «utiliser l'armée américaine et tous les éléments de la puissance américaine pour cibler les cartels qui ciblent les États-Unis».

L'AP et d'autres sources ont rapporté que le bateau avait fait demi-tour et regagnait la côte lorsqu'il a été touché. M. Rubio a toutefois mentionné lundi qu'il ignorait si cette information était exacte.

«Il faut commencer à faire exploser certains de ces bateaux, a souligné M. Rubio. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où, soudainement, ils font demi-tour et où nous ne pouvons plus les toucher.»