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L'Argentine annonce à son tour son retrait de l'Organisation mondiale de la santé

L'OMS a indiqué qu'elle étudiait l'annonce de l'Argentine.

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ARCHIVES - Le président argentin Javier Milei arrive pour prendre la parole à Mar-a-Lago, le 14 novembre 2024, à Palm Beach, en Floride. ARCHIVES - Le président argentin Javier Milei arrive pour prendre la parole à Mar-a-Lago, le 14 novembre 2024, à Palm Beach, en Floride. (Photo AP/Alex Brandon, Archives)

Le président argentin Javier Milei a ordonné le retrait du pays de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en raison de «profondes divergences» avec l'agence des Nations unies, a déclaré mercredi un porte-parole présidentiel.

La décision du président Milei fait écho à celle de son allié, le président américain Donald Trump, qui a entamé le processus de retrait des États-Unis de l'OMS par un décret exécutif dès son premier jour de retour au pouvoir, le 21 janvier.

Le départ d'un autre pays membre va encore plus fracturer la coopération en matière de santé mondiale, même si l'Argentine ne devait fournir qu'environ 8 millions $ US à l'OMS sur le budget estimé de l'agence à 6,9 milliards $ US pour 2024-2025.

La décision de l'Argentine est basée sur «de profondes différences dans la gestion de la santé, en particulier pendant la pandémie (de COVID-19)», a déclaré le porte-parole Manuel Adorni lors d'une conférence de presse à Buenos Aires. Il a dit que les directives de l'OMS à l'époque ont conduit au plus grand arrêt de travail «de l'histoire de l'humanité». 

L'Argentine ne permettra pas à une organisation internationale d'intervenir dans sa souveraineté «et encore moins dans notre santé», a-t-il ajouté. 

L'OMS n'a pas le pouvoir d'obliger les pays à prendre des mesures sanitaires précises, et les directives et recommandations de l'organisation, y compris dans les crises sanitaires comme la COVID-19, sont souvent ignorées. 

L'OMS a indiqué qu'elle étudiait l'annonce de l'Argentine. 

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M. Adorni n'a pas précisé quand la décision du président Milei serait mise en œuvre. Il a également affirmé que l'OMS manque d'indépendance en raison de l'influence politique de certains pays, sans en nommer aucun. 

L'OMS est la seule organisation mandatée pour coordonner les réponses mondiales aux crises sanitaires aiguës, en particulier les épidémies de nouvelles maladies et les menaces persistantes telles qu'Ebola, le sida et la mpox. 

Javier Milei a vivement critiqué le confinement imposé par l'ancien président Alberto Fernandez pendant la pandémie, affirmant qu'il avait nui à l'économie et que le gouvernement l'avait utilisé comme un mécanisme de «répression».

«VIVE LA LIBERTÉ», a écrit M. Milei, mercredi, dans un message sur X critiquant l'agence de l'ONU.

L'Argentine ne reçoit pas de financement de l'OMS pour la gestion de la santé, et la décision du président n'affecte pas la qualité des services de santé, a assuré le porte-parole Manuel Adorni.

«Au contraire, cela donne une plus grande flexibilité pour mettre en œuvre des politiques adaptées au contexte des intérêts que l'Argentine exige», a-t-il ajouté.

L'année dernière, le gouvernement de M. Milei a refusé de signer un accord pour gérer les pandémies dans le cadre de l'OMS, au motif que cela pourrait affecter la souveraineté nationale.

L'annonce sur l'OMS intervient avant le voyage de Javier Milei aux États-Unis plus tard ce mois-ci, qui coïncidera avec le sommet de la Conférence d'action politique conservatrice des dirigeants de droite à Washington. Le porte-parole n'a pas confirmé que M. Milei y assistera ou qu'il pourrait rencontrer Donald Trump.