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Selon M. Blanchet, la rhétorique agressive de Donald Trump est faite pour susciter la peur.
L'appétit pour l'indépendance du Québec «reviendra goulûment» en partie parce que le président Donald Trump ne pourra pas prolonger la guerre commerciale actuelle au-delà de 2026, a laissé entendre jeudi le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
Selon lui, le président républicain voudra régler le litige au milieu de 2026 pour les élections américaines de mi-mandat: la table sera alors «dégagée, avec une prévisibilité économique», juste à temps pour les élections québécoises de 2026, au bénéfice du Parti québécois (PQ), a pronostiqué le chef du Bloc, allié traditionnel du PQ.
Alors que des élections fédérales sont attendues dans les prochaines semaines, M. Blanchet a estimé que la volatilité actuelle de l'électorat allait finir par lui être bénéfique une fois que le nouveau gouvernement Carney devra faire ses preuves.
Le plus récent sondage Léger dévoilé mercredi pour le compte de La Presse Canadienne suggère que le parti souverainiste de M. Blanchet serait en baisse à 25 % d'appui, au profit des libéraux, par rapport au sommet de 37 % en janvier.
«Je ne m'énerve pas du tout de sondages qui sont moins intéressants», a déclaré M. Blanchet en conférence de presse à Québec pour présenter son équipe de candidats dans la région.
«J'envisage tout ça avec une certaine excitation, a-t-il ajouté. La volatilité du vote, c'est extraordinaire, ça bouge.»
Au début de février, une autre enquête d'opinion de la même maison de sondage accordait 29 % d'appui à l'option indépendantiste, un creux en cinq ans.
C'est normal dans le contexte actuel, selon M. Blanchet, qui appelle à prendre du recul.
La «rhétorique agressive» et les «tactiques» de Donald Trump sont faites pour susciter la peur et affaiblir son interlocuteur dans les négociations, a-t-il fait valoir.
Mais les «inquiétudes importantes pour l'économie américaine» forceront la Maison-Blanche à changer de ton et une fois que les négociations menant à une nouvelle entente de libre-échange seront conclues dans un an ou 18 mois, l'environnement sera redevenu stable, a poursuivi le chef du Bloc.
«Le lendemain, l'appétit (pour la souveraineté) reviendra goulûment», croit M. Blanchet.
«Lorsque ce sera stable et on saura à quoi s'en tenir à plus long terme, reprendra naturellement la réflexion des Québécois sur l'enjeu de la souveraineté.»
De toute façon, les élections fédérales à venir démontreront que les priorités sont fixées par l'Ontario, conclut M. Blanchet.
Le premier ministre réélu Doug Ford «a été très intelligent» en déclenchant des élections et allant chercher un mandat pour imposer l'ordre du jour ontarien à Ottawa, a commenté le chef bloquiste, en refusant toutefois de critiquer François Legault.
«La course électorale qui s'en vient va être torontoise», a résumé le leader de la formation souverainiste aux Communes.
Les négociations avec les États-Unis seront «l'affaire de l'Ontario», avec une «pyramide» de priorités, «l'acier, automobile, pétrole, banques», prévoit-il.
«Il n'y a pas grand-chose pour le Québec», a-t-il déploré, en plaidant que son parti est le seul à défendre les intérêts du Québec.
Il a refusé de spéculer sur une alliance éventuelle avec le Parti libéral ou le Parti conservateur dans un scénario de gouvernement minoritaire, comme des sondages peuvent le suggérer.
Le leader du Bloc a présenté ses nouveaux candidats dans la région de Québec, soit Christian Hébert, dans Portneuf-Jacques-Cartier, Valérie Savard, dans Louis-Hébert, Bladimir Labonite Infante, dans Charlesbourg-Haute-Saint-Charles, et Martin Trudel, dans Louis-Saint-Laurent–Akiawenhrahk.
Était aussi présent le candidat Simon Bérubé, dans Québec-Centre, qui avait déjà été présenté, ainsi que les deux députées actuelles du Bloc dans la région, Julie Vignola, dans Beauport-Limoilou, et Caroline Desbiens, dans Montmorency-Charlevoix.