Début du contenu principal.
L’APM a déjà obtenu une aide supplémentaire de 75 millions $ de la part du gouvernement du Québec, mais le fédéral n’a toujours pas confirmé qu’il injectera plus de fonds que les 300 millions $ déjà promis par la Banque de l’infrastructure du Canada.
L’Administration portuaire de Montréal (APM) peut se permettre d’attendre «quelques semaines» avant d’obtenir l’aide financière supplémentaire qu’elle réclame d’Ottawa pour compléter le montage financier du projet de Port de Contrecœur, mais le processus ne pourra pas s’étirer encore plus longtemps, prévient le président-directeur général de l'APM, Martin Imbleau.
Les estimations des coûts du projet Contrecœur sont plus élevées qu’initialement prévu en 2019. L’APM attribue cet ajustement à l’inflation qui fait gonfler la facture potentielle du projet par rapport au scénario établi avant la pandémie.
L’APM a déjà obtenu une aide supplémentaire de 75 millions $ de la part du gouvernement du Québec, mais le fédéral n’a toujours pas confirmé qu’il injectera plus de fonds que les 300 millions $ déjà promis par la Banque de l’infrastructure du Canada.
M. Imbleau a rencontré le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, pour plaider sa cause, mardi. «Ce que j'ai eu l'occasion de dire qui m'a été confirmé dans ma conversation avec le ministre, c'est que la contribution et la participation du fédéral étaient une question de semaines et non pas de mois, raconte-t-il en entrevue en marge de l'assemblée annuelle de l'APM. On peut faire avec cet échéancier-là. Il est encore urgent et c'est le message que j'ai communiqué.»
Le grand patron de l’APM ne veut pas crier victoire, mais il dit avoir confiance d’obtenir une aide supplémentaire. «Ce serait un drôle de signal de ne pas avoir le support du gouvernement fédéral sur un projet d'infrastructure fédéral avec un intérêt national.»
Le projet dont le coût devait atteindre un maximum de 950 millions $ pourrait coûter 1,4 milliard $, selon deux sources citées par le «Globe and Mail». Une source qui ne pouvait pas être identifiée a également confirmé ce chiffre à La Presse Canadienne.
M. Imbleau n’a pas voulu commenter cette information «sensible». «Ce que je peux confirmer, c’est que ce sont des augmentations de coûts importantes.»
Le ministre Alghabra s’est dit conscient de l’urgence de la situation, lors d’une mêlée de presse à Ottawa, mercredi. «C’est beaucoup d’argent, comme vous savez, et le gouvernement du Canada a des procédures qui prennent parfois plus de temps qu’on aimerait, mais nous poursuivons le processus. J’ai pris l’engagement auprès du PDG (Martin Imbleau) que nous allions travailler pour lui fournir une réponse rapidement.»
Au cours de l’assemblée, M. Imbleau a dit que le projet, qui devrait entrer en service en 2027, était nécessaire tandis que le Port de Montréal approche de sa pleine capacité. «Le terminal de Contrecœur va alléger la pression sur Montréal.»
Sans le nouveau projet, la chaîne d’approvisionnement deviendrait «plus vulnérable» à Montréal. «Et tout le monde en paierait le prix», a-t-il dit.
Même si les perturbations de la chaîne d’approvisionnement se sont dissipées, le Québec ne doit pas se croire à l’abri, ajoute le dirigeant en entrevue. «Si on retombait en pandémie aujourd'hui, ou une autre crise sanitaire ou une autre crise logistique importante, on se retrouverait probablement dans les mêmes niveaux de congestion.»
Les principaux acteurs de la chaîne logistique à travers le monde n’ont pas suffisamment investi dans la chaîne d’approvisionnement, déplore-t-il. «On a encore les mêmes déficiences de centre de transbordement, des enjeux de main-d'œuvre, de sous efficacité en matière numérique, on ne les a pas faits encore cette transformation-là.»