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L'ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a été placé en examen dans l’enquête sur des manœuvres frauduleuses visant à le disculper des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007
Il a été inculpé pour «recel de subornation de témoin» et «participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre l’infraction d’escroquerie au jugement en bande organisée».
Sarkozy a nié toute implication. Ses avocats ont affirmé dans un communiqué, vendredi, que l'ex-président était «déterminé à faire valoir ses droits, à établir la vérité et à défendre son honneur».
En droit français, la mise en examen signifie qu'il y a des raisons de soupçonner qu'un crime a été commis. La procédure donne aux magistrats plus de temps pour enquêter avant de décider s'il y a lieu d'envoyer l'affaire devant un tribunal.
Les médias français rapportent que Sarkozy est soupçonné d'avoir donné le feu vert, ou permis à plusieurs personnes de le faire, concernant une tentative frauduleuse de le disculper dans le «dossier libyen».
Sarkozy et 12 autres personnes seront jugés au début de l'année 2025 pour des accusations selon lesquelles sa campagne présidentielle de 2007 aurait reçu des millions de dollars de financement illégal de la part du gouvernement du défunt dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.
Sarkozy fait l'objet d'une enquête dans le dossier libyen depuis 2013. Il est accusé de financement illégal de campagne, de détournement de fonds, de corruption passive et de chefs d'accusation connexes.
Les enquêteurs ont examiné les allégations selon lesquelles le gouvernement de Kadhafi aurait secrètement donné à l'ancien président Sarkozy 50 millions d’euros pour la campagne qu'il a remportée en 2007. La somme représenterait plus du double du plafond légal de financement de campagne à l’époque, et violerait les règles françaises interdisant le financement de campagne à l’étranger.
L’enquête a pris de l’ampleur lorsque l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine a déclaré au site d’information Mediapart, en 2016, qu’il avait livré des valises de Libye contenant 5 millions d’euros (7,3 millions de dollars canadiens) en espèces à Sarkozy et à son ancien chef de cabinet. Takieddine a par la suite changé de cap, et Sarkozy a demandé la clôture de l'enquête.
Après être devenu président en 2007, Sarkozy a accueilli Kadhafi en France avec les honneurs, plus tard cette année-là. Sarkozy a ensuite placé la France à l’avant-garde des frappes aériennes menées par l’OTAN qui ont aidé les rebelles à renverser le gouvernement de Kadhafi en 2011.
Dans une affaire sans lien avec celle-ci, Sarkozy a été condamné à un an d'assignation à résidence pour financement illégal de sa campagne de réélection de 2012, qui a échoué. Il est libre alors que l'affaire est en attente d'appel.
Il a également été reconnu coupable de corruption et de trafic d'influence, dans une autre affaire, et condamné à un an d'assignation à résidence lors d'un procès en appel, en mai dernier. Il a porté l’affaire devant la plus haute juridiction française, qui a suspendu la peine.