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Elle avait 89 ans.
Maggie Smith, l'actrice magistrale et talentueuse qui avait déjà remporté un Oscar en 1969 pour le film «Les Belles Années de miss Brodie» et qui s'est attiré de nouveaux admirateurs au XXIe siècle en incarnant une comtesse dans «Downton Abbey» et la professeure Minerva McGonagall dans les «Harry Potter», est décédée vendredi. Elle avait 89 ans.
Les fils de Dame Smith, Chris Larkin et Toby Stephens, ont annoncé dans un communiqué que l'actrice était morte tôt vendredi dans un hôpital de Londres.
Maggie Smith a souvent été considérée comme l'interprète féminine britannique la plus éminente d'une génération qui comprenait aussi Vanessa Redgrave et Judi Dench, avec une poignée de nominations aux Oscars et une étagère remplie de trophées.
Elle est restée très demandée même dans ses dernières années, malgré ses regrets selon lesquels «quand on entre dans l’ère des grands-mères, on a de la chance d’obtenir quelque chose».
Mme Smith a résumé sèchement ses derniers rôles comme «une galerie de personnages grotesques», dont celui de la professeure McGonagall. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle avait accepté ce rôle, elle a répondu en riant: «Harry Potter, c’est ma pension de retraite».
Elle avait également reçu un Oscar pour son rôle de soutien dans «California Hôtel» en 1978, et des Golden Globes pour «California Hôtel» et «Chambre avec vue». Au Royaume-Uni, elle avait reçu des BAFTA pour son rôle principal dans «Porc royal» en 1984, «Chambre avec vue» en 1986 et «La passion solitaire de Judith Hearne» en 1988.
Sur scène, elle a remporté un Tony en 1990 pour «Lettice and Lovage».
En 2010, elle a joué le rôle de Violet Crawley, comtesse douairière de Grantham, dans le drame historique à succès «Downton Abbey», un rôle qui lui a valu des légions de nouveaux admirateurs, trois prix Emmy, un Golden Globe et une foule d’autres nominations.
Elle a continué à jouer jusqu’à ses 80 ans, notamment dans le film «Downton Abbey» en 2022 et dans «The Miracle Club», sorti en 2023.
Smith avait la réputation d’être difficile et de parfois éclipser les autres. Elle a aussi concédé qu’elle pouvait être impatiente par moments.
«C’est vrai que je ne tolère pas les imbéciles, mais ils ne me tolèrent pas non plus, donc je suis irritable, a-t-elle dit. C’est peut-être pour cela que je suis assez douée pour jouer des vieilles dames irritables.»
Le critique Frank Rich, dans une critique du New York Times de «Lettice and Lovage», avait salué Maggie Smith comme «la classiciste stylisée qui peut mettre en italique une phrase aussi prosaïque que 'Vous n’avez pas de marmelade?' jusqu’à ce qu’elle ressemble à une épigramme fraîchement écrite par Coward ou Wilde».
Margaret Natalie Smith était née à Ilford, à l’est de Londres, le 28 décembre 1934. Elle a résumé sa vie en quelques mots: «On est allée à l’école, on a voulu jouer, on a commencé à jouer, on joue toujours».
C'est Laurence Olivier qui a repéré son talent, l’a invitée à faire partie de sa troupe originale du National Theatre et lui a confié le rôle de covedette dans une adaptation cinématographique d’«Othello» en 1965.
Maggie Smith a déclaré que deux réalisateurs, Ingmar Bergman et William Gaskill, tous deux dans des productions du National Theatre, avaient été des influences importantes pour elle.
Aussi extravagante qu’elle ait pu être sur scène ou devant les caméras, Smith était connue pour être intensément privée.
Elle avait été nommée en 1990 «Dame Commandeur de l'Empire britannique».
Elle avait épousé l'acteur Robert Stephens en 1967 et ils ont eu deux fils, Christopher et Toby, qui sont tous deux devenus acteurs. Le couple a divorcé en 1975 et la même année, elle a épousé l'écrivaine Beverley Cross, décédée en 1998.