La Ville de Québec a fait appel à l’intelligence artificielle (IA) de Google pour synchroniser des feux de circulation, ce qui permettrait d'améliorer la fluidité du trafic, de réduire les embouteillages et les gaz à effet de serre.
Selon Google Canada, Québec devient la première ville au pays à s'associer au projet Green Light du géant du web.
Dans le cadre de ce projet, l’IA analyse les tendances de conduite de Google Maps et combine ces données avec celles sur l’emplacement des feux de circulation dans la ville.
«Le projet Green Light utilise les tendances de conduite de Google Maps et l'intelligence artificielle pour cartographier les habitudes de circulation d'une ville et ensuite émettre des recommandations précises sur des intersections spécifiques qui peuvent être appliquées très rapidement par les ingénieurs de la Ville», a résumé la gestionnaire des affaires publiques chez Google Canada, Laurence Therrien, en entrevue avec La Presse Canadienne.
Elle a précisé que les données de l'IA ne remplacent pas le travail des ingénieurs, mais elles sont plutôt «un outil» de plus.
«Les tendances agrégées et anonymisées de Google Maps donnent vraiment un aperçu d'ensemble de la circulation d'une ville pas mal plus rapidement et de façon beaucoup plus fiable que s'il fallait le faire à la main ou avec des systèmes existants», a-t-elle résumé.
Présent dans une vingtaine de villes
Le projet Green Light est utilisé dans 19 villes sur quatre continents.
Selon une analyse des données, effectuée par Google, dans ces différentes villes, le projet aurait «démontré un potentiel de réduction allant jusqu'à 30 % des arrêts et démarrages fréquents et 10 % des émissions estimées de CO2 aux intersections urbaines».
L'IA de Google vise à rendre la circulation automobile plus fluide.
Si une Ville met l'emphase sur la fluidité des déplacements en automobile, est-ce qu'elle risque d'encourager davantage les gens à utiliser leur voiture, au détriment du transport actif ou collectif?
«Si la circulation automobile est plus fluide, la circulation des autobus l'est aussi», a répondu Laurence Therrien.
«Donc, ça encourage un transport en commun qui est pas mal plus efficace que si les feux de circulation ne sont pas automatisés», selon la gestionnaire des affaires publiques chez Google Canada.
Des premiers résultats positifs à Québec
À Québec, le projet aurait déjà permis d’ajuster la synchronisation de feux de 11 intersections dans la ville et les premiers résultats sont positifs, selon l'administration du maire Bruno Marchand.
«Un projet novateur comme Green Light nous permet d’optimiser concrètement et rapidement notre réseau routier, et ainsi d’offrir plus de fluidité et d’efficacité dans les déplacements», a déclaré le maire de Québec, Bruno Marchand, dans un communiqué.
Un exemple probant
Dans ce communiqué publié lundi matin, la Ville de Québec a «donné un exemple de l’impact du projet».
L’administration municipale a expliqué que, lors de l’heure de pointe en fin de journée, les feux de circulation étaient «légèrement désynchronisés» à l’intersection de la côte Saint-Sacrement et de la rue Semple, à l’angle du boulevard Charest, ce qui causait des ralentissements pour les automobilistes qui descendaient la côte Saint-Sacrement et provoquait des embouteillages.
«En utilisant le modèle d’IA Green Light, Google a proposé de réduire de 15 secondes le décalage entre les feux afin d’aligner le passage avec ceux de Semple et Charest» et «les déplacements en direction nord, les plus fréquents dans ce secteur selon les données de 2023, sont maintenant plus fluides et mieux coordonnés».
Cet exemple montre comment l'IA «peut être complémentaire au travail des experts municipaux en proposant des ajustements simples, efficaces et basés sur les données», selon la Ville.
Le projet Green Light est offert gratuitement aux Villes qui souhaitent l'utiliser.

