Dans l'allégresse du triomphe de ses joueuses en tirs de barrage mardi soir contre le Frost du Minnesota, l'entraîneuse-chef Kori Cheverie avait souligné que la Victoire de Montréal avait besoin d'une contribution offensive plus diversifiée. Jeudi soir à Toronto, elle a failli être totalement inexistante.
La Victoire a mal entamé une séquence de quatre matchs à l'étranger en subissant une défaite de 4-1 aux mains des Sceptres de Toronto au Coca-Cola Coliseum.
Marie-Philip Poulin a touché la cible avec quatre minutes à jouer en troisième période contre Kristen Campbell, qui a fait face à 26 tirs et qui était à la recherche d'un premier jeu blanc cette saison.
Le filet de Poulin était son 13e de la saison, un sommet dans la LPHF. Sur le jeu, Laura Stacey a récolté une mention d'aide et prolongé à cinq sa série de matchs avec au moins un point.
Depuis un gain de 6-2 contre les Sirens de New York le 15 février, la Victoire a été limitée à neuf buts en six rencontres. Ce total exclut le filet crédité à la Victoire dans son gain de 2-1 en tirs de barrage contre le Frost.
De ces neuf buts, Stacey en a obtenu quatre, Poulin et Kati Tabin deux chacune, l'autre ayant été l'oeuvre de Jennifer Gardiner.
L'avantage numérique de la Victoire a été blanchi en six tentatives tandis que celui des Sceptres, de loin le meilleur de la LPHF, a marqué deux fois en cinq opportunités.
«J'ai aimé comment nous avons poussé en troisième période, c'est sûr. Les unités spéciales ont besoin de gagner leurs batailles, mais vous vous placez en mauvaise position quand vous tirez de l'arrière 3-0 rapidement», a analysé Cheverie.
Les joueuses de la Victoire, qui avaient remporté leurs trois parties précédentes, ont concédé trois buts de suite en deuxième période, dont deux en l'espace de 59 secondes, ceux de Allie Munroe et de Maggie Connors contre Elaine Chuli.
Moins de 10 secondes après ce deuxième but, marqué à 8:01, Chuli a cédé sa place à Ann-Renée Desbiens après avoir accordé trois buts en 15 tirs.
«Nous voulions réveiller le groupe», a souligné Cheverie lorsque questionnée sur la décision de remplacer Chuli par Desbiens.
«'Chu' nous donne une chance de gagner chaque fois qu'elle est devant le filet. C'est sûr que ce n'est jamais une bonne sensation pour une gardienne. Ce n'est pas une bonne sensation pour un groupe d'entraîneurs de devoir faire ça. Nous aurions dû mieux jouer devant elle et lui donner cette chance. Nous avons pris cette décision pour essayer de faire tourner le vent et de changer un peu le momentum», a expliqué Cheverie.
Desbiens a été victime du deuxième but du match — et son deuxième de la saison — de Natalie Spooner, qui a fait dévier un tir de Renata Fast lors d'un avantage numérique de deux joueuses à 16:04 de la période médiane.
À seulement sa sixième partie de la saison, Spooner avait réussi le premier but de l'affrontement lors d'un autre avantage numérique, à 5:48 de la période initiale.
Lors des séries éliminatoires du printemps dernier, Spooner, joueuse la plus utile à son équipe en 2024, avait subi une blessure à un genou qui a nécessité une opération. Elle est revenue au jeu le 11 février.
«Ça fait du bien (de marquer). J’essaie simplement de faire les bonnes choses sur la glace et d’aller au filet», a déclaré Spooner.
«On avait pensé à un jeu à l’avance, et ça a fini par fonctionner. Au début, le tir a touché le poteau et je me suis dit : “Ah non, pas encore!”, mais heureusement, j’ai pu récupérer le retour. C’était plaisant de voir cette rondelle entrer (dans le filet)», a ajouté Spooner en parlant de son premier but de la soirée.
Outre Spooner, Fast et Daryl Watts ont alimenté l'attaque torontoise avec deux mentions d'aide chacune.
Les Sceptres ont dirigé 29 rondelles vers Chuli et Desbiens.
Malgré cette défaite, sa première contre les Sceptres cette saison après quatre gains, la Victoire (10-5-1-5 - 41 points) détient une avance de six points sur les Sceptres (9-2-4-7 - 35 points), qui ont doublé le Fleet de Boston au deuxième rang du classement.
Les Sceptres ont joué un match de plus que la Victoire.
«Mieux vaut vivre ces moments maintenant qu’à la fin de la saison. Ce sont aussi des situations où l’on peut voir quel genre de caractère nous avons, quelle est la fierté dans le vestiaire. Peut-être que certaines joueuses ont l’occasion d’évoluer dans des rôles différents et d’expérimenter diverses situations», a déclaré Cheverie.
«Nous nous sommes battues jusqu’à la toute fin, en essayant de marquer par tous les moyens. Même en infériorité numérique, nous avons donné le feu vert pour tenter de marquer. Je pense que nous sommes une équipe qui veut se battre jusqu’au bout. Malheureusement, nous avons simplement accordé trop de buts.»
La formation montréalaise tentera de se remettre de cet échec samedi après-midi alors qu'elle rendra visite au Fleet.