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La Thaïlande et le Cambodge prolongent leur accord de cessez-le-feu

Au moins 43 personnes ont été tuées dans une série d’affrontements fin juillet.

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Des attachés militaires de différents pays visitent un supermarché dans une station-service endommagée après que le Cambodge a tiré des obus d'artillerie dans la province de Sisaket, en Thaïlande, le vendredi 1er août 2025. (Bureau du porte-parole du gouvernement via AP)

La Thaïlande et le Cambodge sont convenus jeudi de prolonger un accord de cessez-le-feu qui a mis fin à cinq jours d’hostilités meurtrières le long de leur frontière commune le mois dernier. 

Au moins 43 personnes ont été tuées dans une série d’affrontements fin juillet, lorsqu’un différend de longue date sur des temples frontaliers a dégénéré en combats.

Une trêve à compter du 28 juillet à minuit avait finalement été négociée par le premier ministre malaisien Anwar Ibrahim — le président de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (Asean) — après des pressions exercées par Donald Trump et une équipe de médiateurs chinois.

L’accord prévoyait la cessation des tirs le long de la frontière de 800 kilomètres, puis une réunion des commandants régionaux thaïlandais et cambodgiens.

Des responsables de la défense des deux royaumes ont ensuite eu trois jours de pourparlers à Kuala Lumpur qui se sont conclus jeudi par une déclaration commune, saluée par les États-Unis comme étant un «pas important dans la consolidation du cessez-le-feu».

«Mettre fin à l’effusion de sang»

«Le président Trump et moi-même attendons des gouvernements cambodgien et thaïlandais qu’ils respectent pleinement leurs engagements visant à mettre fin à ce conflit», a souligné le secrétaire d’État américain Marco Rubio dans un communiqué.

Le Cambodge et la Thaïlande «conviennent d’un cessez-le-feu concernant tous types d’armes» et les attaques contre «des civils, des biens privés ainsi que des objectifs militaires de l’une ou l’autre partie» et ce «dans toutes les zones» frontalières, selon le texte de l’accord, qui «ne doit être violé dans aucune circonstance».

Dans les premiers jours ayant suivi la trêve, la Thaïlande et le Cambodge s’étaient mutuellement accusés de l’avoir rompu à la suite d’escarmouches.

La déclaration commune signée par le vice-ministre thaïlandais de la Défense Natthaphon Nakpanit et le ministre cambodgien de la Défense Tea Seiha précise que les deux pays vont poursuivre le gel des mouvements et des patrouilles de troupes frontalières.

«Nous sommes ici pour organiser la mise en œuvre du cessez-le-feu afin de mettre fin à l’effusion de sang et aux souffrances des soldats et des civils», a dit Tea Seiha aux journalistes.

L’objectif est de «rétablir la confiance mutuelle et la normalité (des relations) entre nos deux pays».

Une nouvelle réunion a été programmée pour le mois à venir et le Cambodge et la Thaïlande ont accepté de «s’abstenir de diffuser des informations erronées, afin de réduire les tensions».

«Niveau très élevé de tension»

«Pour que nos discussions d’aujourd’hui aboutissent à des résultats concrets, les deux parties doivent faire preuve de coopération et de sincérité», a pour sa part insisté le général Natthaphon devant les journalistes.

L’ambassadeur des États-Unis en Malaisie, Edgard Kagan, qui a assisté à la réunion de jeudi en tant qu’observateur, a averti que l’accord n’était qu’une étape vers une paix durable.

«Nous devons être honnêtes et dire qu’il existe encore un niveau très élevé de tension (…) et de méfiance », a-t-il déclaré à la presse.

«Nous pensons qu’il sera important pour les deux parties de montrer un fort engagement au plus haut niveau et que ce message soit clairement transmis aux soldats et aux policiers à la frontière».

Les temples contestés sont revendiqués par les deux États voisins en raison d’une démarcation vague établie par les administrateurs coloniaux français du Cambodge en 1907.

Les affrontements de juillet ont été les plus meurtriers dans la région en plus d’une décennie et ont forcé plus de 300.000 personnes à fuir les zones de combat des deux côtés de la frontière.