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La situation des droits humains en Russie s'est aggravée, selon la rapporteuse de l'ONU

«La situation des droits de l'homme s'est régulièrement détériorée, constituant un déclin sismique», a-t-elle conclu dans son rapport.

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Un homme filme avec son téléphone portable alors qu'il se promène sur la Place Rouge au coucher du soleil à Moscou, en Russie, le mercredi 17 septembre 2025. Un homme filme avec son téléphone portable alors qu'il se promène sur la Place Rouge au coucher du soleil à Moscou, en Russie, le mercredi 17 septembre 2025. (Pavel Bednyakov/Associated Press)

La situation des droits humains en Russie s'est aggravée depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué la rapporteuse spéciale de l'ONU sur la situation des droits de l'homme en Russie, évoquant notamment le recours à la torture et la participation de professionnels de santé aux abus.

La rapporteuse de l'ONU Mariana Katzarova a souligné que les autorités russes ont procédé à une répression systématique des critiques depuis le début de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

«La situation des droits de l'homme s'est régulièrement détériorée, constituant un déclin sismique», a-t-elle conclu dans son rapport, publié la semaine dernière et qui sera présenté lundi au Conseil des droits de l'homme.

Au cours de cette période, «les autorités russes ont intensifié leur utilisation des poursuites pénales, des longues peines de prison, de l'intimidation, de la torture et des mauvais traitements pour réduire au silence l'opposition à la guerre», selon le rapport.

Mme Katzarova, qui a été nommé par le Conseil en 2023, a relevé que le narrarif officiel russe présentait «l'exercice légitime des droits de l'homme comme des "menaces existentielles à la sécurité" et décrivait ces personnes comme "des ennemis de l'État"». 

L'experte indépendante, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, souligne que les autorités russes «ont démantelé l'indépendance des institutions, plaçant le pouvoir judiciaire, les législateurs et les forces de l'ordre sous un contrôle politique direct». 

 

Ce contrôle «a transformé les institutions publiques en instruments de répression et de guerre», a-t-elle ajouté.

Le rapport dénonce «le recours persistant, systématique et de grande ampleur à la torture et aux mauvais traitements par les responsables de l'application des lois, les forces de sécurité, les responsables pénitentaires et les membres des forces armées». 

Il s'alarme de «la tendance claire des professionnels de santé à participer et à tolérer la torture la plus odieuse, notamment à l'encontre des détenus ukrainiens». 

Selon Mme Katzarova, des témoignages confirmés de source indépendante de victimes décrivent comment le personnel médical, dans certains cas, a instruit le personnel pénitentiaire «sur la manière d'infliger des chocs électriques pour infliger une plus grande douleur». 

Elle appelle la Russie à poursuivre «tout personnel médical qui a participé, accepté, ou n'a pas signalé la torture ou les mauvais traItements». 

Elle a appelé les autres pays à exercer ce qu'on appelle la compétence juridique universelle pour «poursuivre les auteurs présumés» d'actes de torture commis dans le pays.