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Le ministre de l'Éducation, Dustin Duncan, a expliqué aux journalistes que son gouvernement souhaitait ainsi normaliser les politiques à ce sujet qui varient d'une division scolaire à l'autre, selon lui.
Les enseignants de la Saskatchewan devront désormais demander le consentement des parents lorsqu'un élève de moins de 16 ans souhaitera changer de prénom ou de pronoms — une décision qui, selon les groupes de défense des droits de la personne, nuira aux élèves LGBTQ+.
Le ministre de l'Éducation, Dustin Duncan, a expliqué aux journalistes mardi que son gouvernement souhaitait ainsi normaliser les politiques à ce sujet qui varient d'une division scolaire à l'autre, selon lui.
Il a aussi soutenu que des parents et des enseignants s'étaient également plaints.
«Si nous exigeons que les divisions scolaires obtiennent le consentement des parents pour une sortie scolaire d'une demi-journée au centre des sciences, je pense que nous devons traiter cette question avec le même sérieux», a plaidé le ministre du Parti saskatchewanais.
Les groupes de défense des droits de la personne craignent que ce changement n'aboutisse à «sortir du placard» des jeunes transgenres auprès de parents qui ne les accepteront pas.
«Certaines familles intolérantes à cette situation ont chassé leur enfant de la maison ou ont eu recours à la violence physique. Il est répugnant de détruire ainsi les droits des élèves», a écrit Harini Sivalingam, directrice du programme d'égalité à l'Association canadienne des libertés civiles. L'association a également déclaré qu'elle entamerait des procédures judiciaires contre le gouvernement de la Saskatchewan.
«La mise en œuvre d'une politique qui pourrait entraîner une augmentation des préjudices envers les jeunes vulnérables est honteuse», a-t-elle soutenu.
La Fédération du travail de la Saskatchewan a aussi dénoncé le changement: «Sortir de force des enfants du placard dans le cadre d'un pari politique est violent et méprisable», indique le syndicat dans une déclaration lapidaire d'une seule ligne.
Le ministre Duncan a plaidé que la politique du gouvernement comportait des dispositions pour les enfants qui craindraient de subir des préjudices à la maison si leurs parents apprenaient leur identité de genre. Il n'a pas précisé à quoi ressemblent ces protections, mais il a déclaré que le gouvernement travaillerait avec les divisions scolaires.
M. Duncan indique aussi que les enseignants qui n'obtiennent pas le consentement des parents ne sont pas autorisés à utiliser le pronom ou le prénom préféré d'un élève. Par contre, a-t-il dit, les enseignants ne seront pas pénalisés s'ils ne respectent pas cette directive.
Eric Bell, fondateur de Queen City for All, une organisation de défense visant à promouvoir l'inclusion dans les écoles de Regina, a déclaré que la nouvelle politique pourrait conduire à «morinommer» un élève — à le désigner par le prénom qui lui a été donné à sa naissance, mais qu'il ne souhaite plus utiliser. «Il s'agit, disons-le franchement, de sectarisme, de transphobie et d'homophobie», estime-t-il.
M. Bell rappelle que les enfants transgenres et de diverses identités de genre sont déjà confrontés à des taux plus élevés de suicide et d'automutilation. Il craint qu'avec cette directive, les écoles ne soient plus des espaces sécuritaires pour ces jeunes.
Une décision similaire plus tôt cette année au Nouveau-Brunswick s'est heurtée à une vive opposition de la part des groupes LGBTQ, mais aussi de députés du gouvernement conservateur de Blaine Higgs.
Le défenseur des enfants et de la jeunesse, Kelly Lamrock, a conclu il y a dix jours que la «politique 713» contrevenait à la Loi sur les droits de la personne et à la Loi sur l'éducation du Nouveau-Brunswick, et violait aussi la Charte canadienne des droits et libertés.
Le code des droits de la personne de la Saskatchewan stipule lui aussi que la discrimination fondée sur l'identité de genre et l'expression du genre est contraire à la loi. Le ministre Duncan a indiqué mardi qu'il n'avait pas toutes les réponses.
Le gouvernement de la Saskatchewan a aussi affirmé mardi que les parents et les tuteurs devaient être informés du programme d'éducation à la sexualité offert à l'école — et avoir la possibilité d'en retirer leur enfant.
Le gouvernement du Parti saskatchewanais a récemment procédé à une révision de son programme d'éducation à la sexualité, après que l'organisme sans but lucratif de planification familiale Planned Parenthood a introduit par inadvertance du matériel sexuel inapproprié dans une école secondaire.
Le ministre Duncan a annoncé que les écoles devaient suspendre toute implication d'organismes tiers dans leur programme d'éducation à la sexualité.