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Même si les hôpitaux de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches n'auront certainement pas le choix de réorienter des ressources pour combattre le variant Omicron, «la hauteur du délestage va dépendre de la réponse que vous donnez aujourd'hui et demain», a prévenu jeudi le directeur des services professionnels et des affaires médicales du CHU de Québec-Université Laval, le Dr Stéphane Bergeron.
«Les intervenants du réseau de la santé sont aux premières loges de ce combat-là, mais nous ne pouvons pas le mener seuls, nous avons besoin de l'appui de la population», a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse virtuelle en compagnie de plusieurs représentants des autorités sanitaires.
Le directeur de santé publique de la région de la Capitale-Nationale, le Dr André Dontigny, a lui aussi dit craindre que la situation ne «se détériore très rapidement». «C'est une menace qui est grave: les projections qu'on a présentement de nos experts sont à l'effet que l'impact sur les milieux hospitaliers, sur les milieux de soins sera extrêmement important dans les prochaines semaines», a-t-il affirmé.
Pour l'instant, «ça double à peu près aux deux à trois jours, le nombre de cas».
Il a invité «fortement l'ensemble de la population à mettre en application l'ensemble des mesures de protection qui sont nécessaires», que ce soit de se faire vacciner ou de limiter le plus possible les contacts. Pour les réveillons, bien que le nombre maximal de convives soit de 10, «si vous avez la possibilité de réduire ces contacts-là de manière beaucoup plus importante, on vous le recommande fortement».
Chaudière-Appalaches demeure la région la plus touchée de la province, avec un taux de 700 cas pour 100 000 habitants, selon l'Institut national de santé publique du Québec.
La directrice de santé publique de la région, la Dre Liliana Romero, a décrit une «situation critique» liée à une «hausse de cas fulgurante».
Alors que «nous avons dépassé notre capacité de centres de dépistage», les habitants de la région attendent des fois plusieurs jours avant d'avoir leur rendez-vous. Voilà pourquoi la Dre Romero a incité ceux qui le peuvent à utiliser un test rapide au lieu d'attendre, et «pas besoin d'aller confirmer dans un centre de dépistage». Dans tous les cas, testés ou non, «si vous avez des symptômes, restez chez vous», a-t-elle demandé.
Interrogés au sujet des capacités maximales du réseau, les divers spécialistes n'ont pas pu donner de réponse précise pour une raison bien simple: personne ne sait encore combien de travailleurs de la santé seront eux-mêmes atteints et devront quitter le front.
Non seulement «nous sommes en situation de pénurie de main-d'?uvre», mais «nos équipes sont usées de longues batailles contre la COVID, et présentement, nos équipes sont également touchées par la COVID», a fait valoir le Dr Bergeron. Juste dans son centre hospitalier, jeudi, «il y avait 111 travailleurs qui étaient sur le carreau» à cause de la maladie.
«L'Omicron s'insinue dans nos équipes de soins comme aucune autre forme virale avant celle-ci et risque de mener vers des ruptures de service», a renchéri le chef du département des soins intensifs de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval, le Dr Mathieu Simon. «C'est ça, la grande incertitude.»