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La Russie n'a pas violé l'espace aérien canadien au cours de la dernière année

«Les incursions de drones russes ne sont pas un phénomène nouveau.»

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ed4c53819f138021740986ebd84e7a98cfa593404d1d9a77b74e12c4e016e8c1.jpg Des avions de combat F16 de l'armée de l'air roumaine et du Centre européen de formation F-16 (EFTC) basé en Roumanie, qui forme également des pilotes ukrainiens, effectuent un survol à Bucarest, en Roumanie, le mercredi 22 mai 2024. Photo AP/Vadim Ghirda (Vadim Ghirda | Associated Press)

À la suite de plusieurs incursions russes très médiatisées dans l'espace aérien de l'OTAN, de hauts responsables de la Défense et des Affaires étrangères ont déclaré jeudi aux députés que le Canada n'avait pas constaté d'intrusions russes similaires dans son espace aérien au cours de la dernière année.

Éric Laporte, chef de la Division des relations de sécurité régionale et de défense d'Affaires mondiales Canada, a indiqué aux députés du Comité des affaires étrangères de la Chambre des communes que les efforts de la Russie pour sonder les défenses des alliés de l'OTAN avaient considérablement augmenté cette année.

«Les incursions de drones russes ne sont pas un phénomène nouveau. Elles existent essentiellement depuis 2022, mais leur rythme et leur ampleur se sont récemment accrus», a-t-il expliqué.

Selon M. Laporte, la Russie joue «au chat et à la souris» avec les pays de l'OTAN. Ces manœuvres sont à la fois «grave» et «imprudentes», et risquent de s'intensifier, a-t-il soutenu, ajoutant que l'Alliance se tient prête à réagir.

Le comité de la Chambre des communes étudie les récentes incursions russes dans l'espace aérien allié en Europe de l'Est.

Ces dernières semaines, la Russie a déployé des drones dans les espaces aériens polonais et roumain et a fait voler des avions de chasse dans l'espace aérien estonien.

Le porte-parole conservateur en matière d'affaires étrangères, Michael Chong, a déclaré que l'intensification des activités russes était «vertigineuse».

Ty Curran, directeur général adjoint de la politique de sécurité internationale au ministère de la Défense nationale, a confirmé au comité que le Canada n'avait constaté aucune incursion ni aucune pénétration de son espace de défense aérienne au cours de l'année écoulée.

Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord a rapporté avoir intercepté des avions militaires russes au large des côtes de l'Alaska mercredi.

Le NORAD a également souligné que les avions russes n'avaient pas pénétré dans l'espace aérien américain ou canadien et qu'il s'agissait d'un phénomène courant qui n'était pas perçu comme une menace.

Des drones ont également été repérés récemment au-dessus du Danemark et de la Norvège, bien que ces pays n'aient pas spécifiquement attribué ces incursions à la Russie.

En réponse, l'OTAN a invoqué les consultations prévues à l'article 4 et lancé l'opération Eastern Sentry (Sentinelle orientale) afin de renforcer sa position et ses défenses aériennes sur le flanc est de l'Europe.

Des responsables ont souligné la contribution du Canada à la dissuasion russe grâce au déploiement de troupes en Lettonie.

La Pologne a abattu les drones russes dans son espace aérien, mais les armées alliées n'ont pas abattu les avions MiG 31 qui ont survolé l'Estonie.

L'ancien ministre de la Défense, Bill Blair, a souligné que le président américain Donald Trump avait opéré cette semaine un «changement très important» dans sa position concernant le rétablissement de l'intégrité territoriale originelle de l'Ukraine.

Donald Trump a également appelé les pays de l'OTAN à cesser d'acheter du pétrole russe et a déclaré qu'il envisageait d'imposer des droits de douane aux pays qui continuent d'acheter de l'énergie russe.

Des responsables canadiens affirment qu'une réponse plus large de l'OTAN pourrait être envisagée à l'avenir si la Russie intensifie ses hostilités, et qu'Ottawa examine constamment la possibilité de nouvelles sanctions contre la Russie.

«Nous reconnaissons que le pétrole et le gaz demeurent une source importante de revenus pour l'économie russe et c'est pourquoi nous étudions d'autres options, sous notre présidence du G7, pour réduire les revenus pétroliers de la Russie», a reconnu M. Laporte.

«À long terme, nous savons que les sanctions entraînent des détournements persistants de ressources pour la Russie, ce qui nuit à son potentiel de croissance.»

Kyle Duggan

Kyle Duggan

Journaliste