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«Je ne comprends pas pourquoi l'Ukraine a besoin de faire cela.»
La Russie a annoncé samedi qu'elle menait une opération «antiterroriste» pour renforcer la sécurité dans les régions frappées cette semaine par des incursions ukrainiennes qui ont pris les autorités militaires par surprises.
Le ministère russe de la Défense a indiqué que les combats se poursuivaient dans la région de Koursk. L'armée a pour sa part affirmé avoir mené des attaques aériennes contre les troupes ukrainiennes. Elle aurait notamment utilisé une bombe thermobarique qui crée une onde de choc produisant un vide qui asphyxie les cibles.
Les nouvelles mesures annoncées permettent aux autorités de déplacer des populations de Koursk et des régions frontalières de Belgorod et de Brianks, de contrôler les communications téléphoniques et de réquisitionner des véhicules.
Le raid ukrainien a commencé mardi. Il s'agit de la plus vaste incursion sur le sol russe depuis le début de la guerre.
Dans le Bélarus voisin, un allié de la Russie, le président Alexander Loukachenko a déclaré que les défenses antiaériennes du pays avaient abattu un certain nombre d'objets en provenance d'Ukraine qui survolaient le pays.
«Je ne comprends pas pourquoi l'Ukraine a besoin de faire cela. On doit en comprendre les raisons. Comme je l'ai déjà dit, nous répondrons à toutes les provocations», a dit M. Loukachenko, selon l'agence de presse officielle Belta.
Un missile lancé par un avion russe a explosé dans un centre commercial de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk, en Ukraine. Le bilan fait état d'au moins 14 morts et de 44 blessés, ont indiqué les autorités.
Il s'agit d'une deuxième attaque aérienne contre cette localité en près d'un an. En septembre, un missile avait frappé un marché extérieur, tuant 17 personnes.
Selon la Mission de surveillance des droits de la personne en Ukraine, au moins 219 civils ont été tués et 1018 autres blessés au cours du mois de juillet. Il s'agit du pire bilan depuis le mois d'octobre 2022.
Le ministère russe de la Défense a indiqué que des renforts avaient été acheminés vers Koursk. Des lance-roquettes, de l'artillerie remorquée, des blindés et des engins chenillés ont été déployés dans la région.
Le ministère a rapporté des combats en périphérie de Soudja, une ville située à environ 10 kilomètres de la frontière et important point de transit de l'oléoduc transportant le gaz naturel russe vers l'Europe.
Trop peu de renseignements sûrs circulent au sujet de cette audacieuse offensive dont l'objectif stratégique est incertain. Les autorités ukrainiennes ont refusé de commenter la situation. Les opérations se déroulent à environ 500 kilomètres au sud-ouest de Moscou.
Mathieu Boulègue, un expert du groupe de réflexion Chatham House, dit croire que les Ukrainiens ont un objectif précis, même s'ils n'en parlent pas.
«Des mouvements de troupes terrestres aussi coordonnés correspondent à un objectif militaire net, souligne-t-il. Du point de vue des relations publiques, c'est une réussite.»
L'incursion a complètement surpris la population russe. Elle est aussi une gifle au visage du président Vladimir Poutine.
«L'attaque est un symbole: cette grande démonstration de force indique que la guerre n'est pas figée», ajoute M. Boulègue.