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Si le gouvernement Legault est prêt à refuser des projets industriels devant la forte hausse anticipée de la consommation d’électricité, il n’est pas question de toucher aux objectifs d’électrification des transports, assure Pierre Fitzgibbon.
Si le gouvernement Legault est prêt à refuser des projets industriels devant la forte hausse anticipée de la consommation d’électricité, il n’est pas question de toucher aux objectifs d’électrification des transports, assure le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
Le ministre a déjà dit que le gouvernement devrait «faire des choix» parmi les nombreuses demandes d’entreprises qui veulent un accès au réseau d’Hydro-Québec pour alimenter de nouveaux projets industriels. Il considère également l’efficacité énergétique comme un moyen de réduire la pression sur le réseau.
L’électrification des transports ne serait pas ralentie par ces mesures de mitigation, assure M. Fitzgibbon. Québec n’a pas l’intention d’alléger le pied sur l’accélérateur tandis que le secteur du transport représente 43 % des émissions de gaz à effet de serre. «Mon collègue Benoit Charette (ministre de l'Environnement) me pousse dans le dos pour dire: "j’ai besoin de l’énergie pour pouvoir décarboner"», raconte-t-il lors d’une annonce sur l’électrification des transports, vendredi à Laval.
Il y a environ 170 000 véhicules électriques au Québec, selon des données de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ). Le gouvernement veut augmenter ce nombre à 2 millions d’ici 2030. «Clairement, ça va mettre une pression énorme sur Hydro-Québec, pas en termes d’énergie, mais en gestion de puissance», concède le ministre.
Hydro-Québec envisage la fin des surplus énergétiques vers 2027. La société d’État estime qu’il faudrait plus de 100 térawattheures (TWh) additionnels d’électricité pour répondre à la demande et atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Cette capacité passerait par l’efficacité énergétique, de nouveaux projets d’énergie solaire et éolienne ainsi que de possibles nouveaux barrages hydro-électriques.
C’est pour trouver des moyens de réduire la pression que Québec accorde une aide de 2,7 millions $ à deux entreprises qui développeront un logiciel qui permettrait de gérer la consommation de bornes de recharge dans les habitations multilogements. L’idée est de déplacer la période de recharge des véhicules en dehors de la période de pointe.
Le projet de Recharge Véhicule électrique (RVE) et Dimonoff, en partenariat avec l’École de technologie supérieure (ÉTS), permettrait d’«effacer 4000 mégawatts (MW) de puissance et de déplacer la recharge des véhicules électriques en dehors des heures de pointe», affirme le président de Recharge Véhicule électrique, David Corbeil.
En marge de l'annonce, M. Fitzgibbon a réitéré qu'il reste seulement 1000 MW d'électricité pour réaliser de nouveaux grands projets industriels, un chiffre qu'il a dévoilé en commission parlementaire, jeudi.
Le Québec peut cependant accueillir plus de projets, nuance-t-il. Le gouvernement a reçu une liste de demandes équivalente à 23 000 MW et près de 10 000 MW sont sérieusement considérés. «Il faut faire attention. On n'a pas besoin de ça aujourd'hui», nuance-t-il en entrevue.
«Avec les éoliens qu'on va construire, avec les turbines qu'on va changer, avec l'efficacité énergétique qu'on va avoir. Nous, au ministère de l'Économie, on travaille pour que les 9000 MW qui manquent, on les séquence dans le temps où ils peuvent se faire.»
L'intérêt pour l'électricité québécoise est fort, ajoute le ministre. Il dit avoir eu des discussions avec des entreprises qui se disent prêtes à patienter un an ou deux, pour être en mesure de se connecter sur le réseau d'Hydro-Québec, car son électricité permet de réduire l'empreinte carbone des projets.