Économie

La productivité doit augmenter de façon urgente, selon la Banque du Canada

Dans un discours, la première sous-gouverneure de la banque centrale, Carolyn Rogers, a déclaré qu'une économie à faible productivité ne peut croître assez rapidement avant que l'inflation ne s'installe.

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20240326080352-3e4399b3406e2a052efb5a58b25e9cf45ad5b5a7b834798e91d4baeaad5eb7b0.jpg Carolyn Rogers, Senior Deputy Governor of the Bank of Canada, holds a press conference at the Bank of Canada in Ottawa on Wednesday, March 6, 2024. Rogers says the need to improve productivity has reached an emergency level as the economy faces a future where inflation may be more of a threat than in the past few decades.THE CANADIAN PRESS/Sean Kilpatrick (Sean Kilpatrick | La Presse canadienne)

Une haute responsable de la Banque du Canada affirme que la nécessité d'améliorer la productivité a atteint un niveau urgent, alors que l'économie fait face à un avenir où l'inflation pourrait constituer une menace plus grande qu'au cours des dernières décennies.

Dans un discours prononcé mardi, la première sous-gouverneure de la banque centrale, Carolyn Rogers, a appelé à agir face au «piètre bilan de la productivité au Canada, un problème qui dure depuis trop longtemps». 

Mme Rogers a précisé que la productivité du travail au Canada avait enregistré un léger gain à la fin de l'année dernière, mais que cela survenait après six trimestres consécutifs au cours desquels la productivité avait chuté.

Elle a noté que les États-Unis ont enregistré des gains de productivité au sortir de la pandémie, les entreprises ayant repris pied, mais que le Canada n'a pas connu la même situation.

«En fait, le niveau de productivité du secteur des entreprises au Canada reste à peu près le même qu’il y a sept ans», a dit M. Rogers.

La nécessité d’améliorer la productivité survient alors que Mme Rogers estime que bon nombre des forces qui ont contribué à freiner l’inflation dans le passé vont s'estomper, voire s’inverser.

«Nous savons également que l’évolution démographique et l’incidence économique des changements climatiques pousseront les prix à la hausse. Et les tensions commerciales qui persistent dans le monde accentuent, elles aussi, le risque d’inflation», a-t-elle évoqué.

La prochaine décision sur les taux d'intérêt et le rapport sur la politique monétaire de la Banque du Canada sont prévus pour le 10 avril.

L'inflation a ralenti ces derniers mois, atteignant un taux annuel de 2,8 % en février. Les économistes attendront de voir ce que la banque centrale, qui vise un taux d’inflation annuel de 2 %, aura à dire sur la réduction de son objectif de taux d’intérêt directeur.

«Quand la productivité est faible, la croissance ne peut pas dépasser un certain rythme sans que l’inflation s’en mêle. Quand la productivité est forte, on peut profiter d’une croissance plus rapide, d’un plus grand nombre d’emplois et de salaires plus élevés sans craindre le spectre de l’inflation», a fait valoir Mme Rogers.

Le retard de productivité du Canada constitue un problème chronique.

Lorsque l’on compare le récent bilan de productivité du Canada avec celui d’autres pays, ce qui ressort, c’est à quel point le pays est à la traîne en matière d’investissement dans les machines, l’équipement et la propriété intellectuelle, a soutenu Mme Rogers. 

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Elle a ajouté que le Canada doit s'assurer que la formation et l'éducation que nous proposons enseignent les compétences dont nous avons besoin, tandis qu'un environnement commercial plus compétitif contribuerait également à favoriser une plus grande innovation et une plus grande efficacité.