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La police française a mené une perquisition au siège du Rassemblement national

Le parquet enquête sur des allégations de financement illégal de la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022.

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ea9ba57405cf54e87dd1159ebe08a17d4cf8e759e26c1a26d9e868cfe68e8bb2.jpg ARCHIVES - Jordan Bardella, président du Rassemblement national prononce un discours après le second tour des élections législatives, le dimanche 7 juillet 2024, au siège du parti, à Paris, le soir des élections. (AP Photo)

La police française a perquisitionné mercredi le siège parisien du Rassemblement national et a saisi des courriels, des documents et des éléments comptables dans le cadre d'une enquête sur le financement de sa campagne, a déclaré le dirigeant du parti.

Le parquet enquête sur des allégations de financement illégal de la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2022, ainsi que des campagnes au Parlement européen et aux législatives françaises.

Jordan Bardella, qui a pris la présidence du parti d'extrême droite en 2022, a affirmé que la police avait saisi «l’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes – soit toute l’activité électorale du parti».

Il a vivement critiqué cette perquisition dans son message sur X, la qualifiant d'«opération de harcèlement».

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Des journalistes de l'Associated Press (AP) ont constaté une intervention policière devant le siège du parti à Paris.

«Cette opération, spectaculaire et inédite, s’inscrit clairement dans une nouvelle opération de harcèlement. C’est une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique», a-t-il déploré.

Cette perquisition fait suite à la condamnation de Marine Le Pen, ancienne dirigeante du parti, pour détournement de fonds en avril. Elle et 24 autres responsables du parti ont été accusés d'avoir utilisé l'argent destiné aux assistants parlementaires de l'Union européenne pour rémunérer des collaborateurs du parti entre 2004 et 2016, en violation du règlement intérieur du bloc de 27 pays.

Mais la perquisition de mercredi survient après une affaire distincte, plus récente. Le parquet de Paris a indiqué dans un communiqué transmis à l'AP que des perquisitions avaient été menées au siège du Rassemblement national, au siège d'entreprises non identifiées et aux domiciles de dirigeants de ces entreprises.

Ces perquisitions font suite à une enquête judiciaire ouverte il y a un an sur une série d'accusations, notamment de fraude, de blanchiment d'argent et de falsification, a précisé le parquet.

L'enquête vise à déterminer si la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022, ainsi que les campagnes du parti pour le Parlement européen en 2024 et les élections législatives françaises en 2022, ont été financées par des «prêts illégaux de particuliers au profit du parti ou de candidats du Rassemblement national», précise le communiqué.

L'enquête porte également sur des allégations selon lesquelles le Rassemblement national aurait surfacturé des services ou facturé des services fictifs afin d'augmenter artificiellement le montant des aides d'État versées au parti pour ses campagnes électorales.

Le parquet affirme qu'aucune accusation n'a été prononcée dans cette affaire.