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La police d'Haïti a tué cinq personnes alors que les manifestations se poursuivent

La police a tué cinq agents armés de protection de l'environnement dans la capitale haïtienne mercredi, au cours de la troisième journée consécutive de manifestations qui ont paralysé le pays et exigé la démission du premier ministre Ariel Henry.

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20240207200240-65c43148954882723e00c7c7jpeg.jpg La police a tué cinq agents armés de protection de l'environnement dans la capitale haïtienne mercredi. (The Associated Press)

La police a tué cinq agents armés de protection de l'environnement dans la capitale haïtienne mercredi, au cours de la troisième journée consécutive de manifestations qui ont paralysé le pays et exigé la démission du premier ministre Ariel Henry.

La fusillade meurtrière entre la police et des agents de la Brigade de sécurité des aires protégées d'Haïti a eu lieu dans la communauté de Laboule à Port-au-Prince, a indiqué Lionel Lazarre, chef d'un syndicat de police, à l'Associated Press (AP).

M. Lazarre n'était pas sur les lieux, mais a affirmé avoir été informé de la fusillade par les policiers impliqués. Il avait affirmé plus tôt que quatre agents avaient été tués, mais a ensuite précisé que le nombre de victimes s'élevait à cinq.

Selon ses dires, les agents environnementaux ont ouvert le feu après que la police leur a demandé de déposer leurs armes, ce qui a incité les agents à tirer. L'AP n'a pas pu vérifier de manière indépendante cette affirmation et la Brigade de sécurité des aires protégées n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande d'entrevue.

La division environnementale a récemment été mise sous surveillance après des affrontements entre ses agents et la police dans le nord d'Haïti.

Un responsable de la police, qui a refusé de donner son nom et a déclaré qu'il n'était pas sur les lieux, mais qu'il avait été informé par les personnes impliquées, a confirmé la fusillade mortelle dans un entretien séparé avec l'AP.

Le porte-parole de la Police nationale haïtienne, Garry Desrosiers, n'a pas répondu aux messages sollicitant des commentaires.

Des policiers ont été aperçus en train de remorquer une camionnette arborant le nom de l'agence environnementale et dont le pare-brise était marqué de plusieurs impacts de balles.

Des affrontements ont été signalés ailleurs à Port-au-Prince, les responsables tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles pour disperser les foules de manifestants.

Des manifestations plus importantes ont été organisées mardi, le jour même où l'ancien leader rebelle Guy Philippe, qui a joué un rôle clé dans l'éviction de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide en 2004, faisait une apparition surprise à Port-au-Prince.

Il s'était engagé à être «dans la rue» mercredi, mais il n’a été vu nulle part.

Les Haïtiens ont déclaré qu'ils souhaitaient que le premier ministre démissionne d'ici le 7 février, date à laquelle les dirigeants haïtiens prêtent généralement serment.

Cette date revêt également une profonde signification historique en Haïti: à cette date, en 1986, l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier s’est enfui pour la France et en 1991, Jean-Bertrand Aristide, le premier président démocratiquement élu d’Haïti, a prêté serment.