Début du contenu principal.
Certains quartiers sont plus à risque que d'autres...
Une nouvelle étude de Polytechnique Montréal révèle qu'au moins 1 673 intersections dans la ville ne sont pas sécuritaires pour les piétons, en particulier pour les enfants.
Les chercheurs ont analysé plusieurs variables qui exposent les piétons à un risque accru, à partir de données publiques, notamment les limites de vitesse, la catégorie des routes, les infrastructures piétonnes et les mesures de contrôle de la circulation.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Dans la rue, les limites de vitesse élevées constituent le premier facteur de danger – le niveau de risque augmente fortement au-delà de 40 km/h.
À VOIR AUSSI | Un cycliste montréalais impliqué dans un nébuleux accident cherche des réponses
Des études ont montré que la capacité d'une voiture à s'arrêter et à éviter une collision est considérablement réduite lorsqu'elle roule à grande vitesse. Il faut environ 13 mètres pour s'arrêter à 50 km/h, contre seulement 8,5 mètres à 40 km/h.
Le nouveau rapport montre également que 66 % des accidents et des blessures impliquant des enfants se produisent à des intersections, et que les routes principales sont plus accidentées.
Le rapport de Polytechnique a révélé que la conception est généralement le principal problème en matière d'intersections. Les chercheurs ont également constaté que l'argent fait toute la différence.
«Nous avons constaté que, malheureusement, les quartiers où vivent des familles à faibles revenus et où les facteurs socio-démographiques sont défavorables sont plus dangereux que les quartiers plus aisés», a expliqué Shabnam Abdollahi, coauteur du rapport.
À VOIR AUSSI | Quels sont les risques des trottinettes électriques et des gyroroues?
Les habitants de ces quartiers marchent généralement plus et dépendent des transports publics, ce qui accroît leur vulnérabilité.
L'étude a montré que les feux de signalisation sont moins efficaces que les panneaux «Arrêt» pour la sécurité : les conducteurs ont tendance à accélérer et à griller le feu rouge, alors qu'ils doivent s'arrêter complètement à un panneau «Arrêt».
Selon les chercheurs, il peut être difficile de trouver des solutions pour les artères principales, mais les routes locales peuvent être rendues plus sûres en ajoutant des dos d'âne.
Le quartier Saint-Laurent est l'une des zones où les experts ont recensé un nombre élevé de rues dangereuses, ce qui n'est pas une surprise pour les habitants. De nombreux parents refusent de laisser leurs enfants traverser seuls.
Lorsqu'on lui a demandé s'il pensait qu'il était sûr de laisser les enfants traverser la rue, Galih Dinanta, un résident de Saint-Laurent, a répondu «absolument pas».
«C'est vraiment dangereux, alors les parents et les tuteurs veillent à ce que les enfants traversent la rue en toute sécurité», a-t-il indiqué.
Les enfants sont particulièrement vulnérables sur la route, car ils sont moins visibles et plus susceptibles de subir des blessures graves ou de mourir dans une collision.
Mais le rapport souligne que le droit de se déplacer en toute sécurité est fondamental pour les enfants qui vont à l'école, jouent avec leurs amis et sont encouragés à être plus actifs grâce à des modes de transport actifs comme la marche et le vélo.
Les rues dangereuses les privent de ce droit.
À l'intersection du boulevard Décarie et de la rue Côte-Vertu, près d'une école, les élèves disent qu'ils se sentent nerveux lorsqu'ils traversent.
«Les gens conduisent comme des fous, ça peut être un peu effrayant», a dit Halima Sadgim.
«Il y a beaucoup de mauvais conducteurs», a ajouté Ashton Demmy Vincent.
Les étudiants ne sont pas les seuls à être inquiets : les aînés trouvent eux aussi l’intersection stressante.
«Les voitures pourraient rouler normalement et ne pas foncer dans la rue comme des fous. On dirait une piste d'atterrissage», a déploré Ann Johnson.