Économie

La menace tarifaire pèse sur les entreprises canadiennes, selon la Banque du Canada

Dans l’ensemble, 40 % des entreprises anticipent que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump ait un impact négatif sur leurs activités.

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La Banque du Canada est visible la nuit à Ottawa, le mercredi 21 février 2024. La Banque du Canada est visible la nuit à Ottawa, le mercredi 21 février 2024. (Adrian Wyld | La Presse canadienne)

Près d’un quart des entreprises canadiennes s’attendent à ce que leurs coûts augmentent avec l’arrivée au pouvoir du président des États-Unis, Donald Trump, selon une nouvelle enquête de la Banque du Canada.

La banque centrale a sondé plus de 900 chefs d’entreprise en décembre. Les résultats de son «pouls des leaders d’entreprise» ont été publiés lundi.

L’enquête indique que 18 % de ces entreprises prévoient que leurs prix de vente augmenteront avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, tandis que 11 % s’attendent à ce que leurs prix baissent.

Dans l’ensemble, 40 % des entreprises anticipent que l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aura un impact négatif sur leurs activités, tandis qu’un tiers d’entre elles ont déclaré qu’il était trop tôt pour le dire.

La Banque du Canada a également interrogé les cadres supérieurs d’une centaine d’entreprises, mais pratiquement toutes les entreprises ont été sondées avant que Donald Trump ne menace pour la première fois d’imposer des tarifs douaniers de 25 % au Canada — bien que sa rhétorique sur les relations économiques des États-Unis avec leurs partenaires commerciaux mondiaux ait été prédominante tout au long de sa campagne électorale.

En novembre, les entreprises canadiennes s’attendaient à une amélioration de la croissance des ventes jusqu’en 2025, stimulée par l’anticipation de nouvelles baisses des taux d’intérêt à venir.

Attentes de consommateurs

La croissance des attentes en matière de ventes a coïncidé avec l’enquête de la Banque du Canada sur les attentes des consommateurs du quatrième trimestre de 2024, pendant lequel le sentiment des consommateurs s’améliorait en raison de l’anticipation de nouvelles baisses des taux.

Les consommateurs sont moins nombreux à affirmer dépenser moins ou prévoir de réduire leurs dépenses qu’au trimestre précédent.

Pourtant, les coûts élevés des biens et du logement et l’incertitude économique pèsent toujours sur les consommateurs et leurs décisions d’achat. La source de l’incertitude est passée des changements de taux d’intérêt et de la politique gouvernementale à la nouvelle administration américaine.

«Durant les entrevues de suivi (menées entre le 25 novembre et le 3 décembre), les consommateurs ont continué de mentionner les manières dont ils s’ajustent à ces facteurs pour prendre leurs décisions, notamment en changeant leurs comportements en matière d’achat», peut-on lire dans le résumé de l’enquête.

Est également constatée une augmentation du nombre de consommateurs qui ont déclaré une probabilité de perdre leur emploi.

«La sécurité d’emploi est très faible parce qu’il y a tellement de gens qui peuvent faire le même travail», a affirmé une des personnes sondées. 

Toutefois, seulement 12 % des entreprises ont dit s’attendre à une baisse des niveaux d’emploi dans leurs entreprises, ce qui est proche des moyennes historiques. Le nombre d’entreprises prévoyant des niveaux plus élevés a légèrement augmenté, à 45 %. 

Perception de l'inflation

Les entreprises s’attendent à une inflation annuelle comprise entre 2 et 3 % au cours des deux prochaines années, certaines entreprises mentionnant que les droits de douane américains pourraient affecter à la hausse leurs prévisions d’inflation.

Pendant ce temps, les attentes des consommateurs en matière d’inflation sont revenues à leurs niveaux d’avant la pandémie, bien que leur perception du taux d’inflation réel reste plus élevée qu’avant la COVID-19.

«Les attentes des consommateurs à l’égard des augmentations des prix des aliments et de l’essence sont demeurées près de la moyenne de l’enquête au quatrième trimestre, tandis que les attentes d’augmentation des loyers ont encore baissé», peut-on lire dans le rapport, qui ajoute que les consommateurs continuent de penser que les loyers augmenteront «à un rythme un peu plus rapide qu’avant la pandémie». 

«Leurs impressions quant à la trajectoire de l’inflation au cours des 12 prochains mois demeurent plus diversifiées qu’en temps normal, davantage de personnes s’attendant à une déflation ou à des niveaux très élevés d’inflation.»

Nick Murray

Nick Murray

Journaliste