La gouverneure générale Mary Simon demeure «profondément engagée» envers l'apprentissage du français, a déclaré son cabinet, après avoir publié des chiffres actualisés indiquant qu'elle a suivi en moyenne 1,5 heure de cours de français par semaine depuis sa nomination en juillet 2021.
Le Cabinet de la gouverneure générale a indiqué que Mme Simon a suivi «environ 324 heures» de cours de français auprès de deux fournisseurs, pour un coût de 52 415 $.
Ce coût a été communiqué au Parlement en réponse aux questions du député bloquiste Xavier Barsalou-Duval, qui a soulevé ce point lors de la période des questions vendredi.
M. Barsalou-Duval a clamé vendredi que le montant de 52 000 $ représente «plus que le salaire moyen des Québécois après impôt. Et après ça, elle ne parle toujours pas un mot de français.»
Le ministre de l'Identité canadienne, Steven Guilbeault, a répondu à M. Barsalou-Duval en affirmant «qu'on devrait l'encourager plutôt que d'essayer de la décourager» dans son apprentissage du français. Il a soutenu que le français de la gouverneure générale «n'est pas un français qui est parfait, mais elle travaille là-dessus et pour ça, on devrait la saluer».
Il a également souligné que le français était la troisième langue de Mary Simon.
M. Barsalou-Duval a ironisé en avançant que «ça coûte cher du mot».
Il a également affirmé que les libéraux ont démontré le peu d'importance qu'ils accordent à la langue française en nommant une gouverneure générale qui ne la parle pas.
Née au Nunavik, au Québec, Mme Simon parle anglais et inuktitut.
Elle est la première gouverneure générale autochtone du Canada et a déclaré par le passé qu'elle n'avait pas eu l'occasion d'apprendre le français lorsqu'elle fréquentait les écoles fédérales de jour pendant son enfance.
Mme Simon s'est engagée à apprendre le français dès le début de son mandat.
«En tant que Canadienne et Québécoise, la gouverneure générale comprend très bien le lien crucial entre l'identité, la culture et la langue», a déclaré le cabinet de Mme Simon en réponse à des questions.
Il a également indiqué qu'elle continue de pratiquer le français régulièrement.
Sa nomination a suscité un débat intense et a donné lieu à plus de 1300 plaintes auprès du commissaire aux langues officielles.
Deux groupes québécois de défense des droits linguistiques ont également contesté sa nomination devant la Cour supérieure du Québec en 2022. Le gouvernement fédéral a tenté de faire rejeter la cause, mais la Cour a statué en août 2024 qu'elle pouvait aller de l'avant.
Les critiques publiques ont éclaté lors d'une visite officielle de Mary Simon au Québec l'automne dernier.
Après que des articles de presse ont souligné que la gouverneure générale était incapable de tenir une conversation en français, son bureau a brusquement annulé l'un de ses engagements prévus.
Jean-Yves Duclos, alors lieutenant du premier ministre Justin Trudeau au Québec, avait déclaré à l'époque que la gouverneure générale devait démontrer sa volonté d'apprendre et que Mme Simon maîtrisait le français de mieux en mieux. Il a également défendu la gouverneure, soulignant son travail de réconciliation avec les peuples autochtones.
